En six ans, « The Athletic » s’est fait une place de choix dans la couverture sportive aux Etats-Unis, avec 1,2 million d’abonnés et la deuxième rédaction, en taille, derrière ESPN. Le quotidien américain pourrait ainsi atteindre plus tôt son objectif de 10 millions d’abonnés, qu’il s’était fixé pour 2025.
Le « New York Times » s’aventure en terres – quasiment – inconnues. Le quotidien américain a annoncé le rachat de The Athletic, un site d’informations sportives, pour 550 millions de dollars en cash. Le « Times » n’a pas hésité à casser sa tirelire pour effectuer l’une des opérations les plus importantes de son histoire.
« L’acquisition de The Athletic nous place en position d’être l’un des leaders mondiaux du journalisme sportif et d’offrir aux anglophones du monde entier une autre raison de se tourner vers nous pour leurs informations et leurs besoins au quotidien », a déclaré dans un communiqué la PDG du « New York Times », Meredith Kopit Levien, confirmant ainsi un article sorti plus tôt dans la journée sur « The Information ».
The Athletic a été créé en 2016 par Alex Mather et Adam Hansmann, deux entrepreneurs qui travaillaient auparavant ensemble chez l’application de fitness Strava. Incubé par le célèbre Y Combinator, le site s’est d’abord concentré sur la couverture sportive à Chicago, avant de s’étendre progressivement. Il couvre aujourd’hui 200 équipes et 47 villes d’Amérique du Nord, ainsi que le Royaume-Uni , offrant aux fans de sport un traitement approfondi de leurs clubs préférés.
Des effectifs pléthoriques
Ce rachat pourrait accélérer les plans du « New York Times », qui s’est fixé l’objectif d’atteindre les 10 millions d’abonnés d’ici à 2025. Il a aujourd’hui dépassé les 8,4 millions , que ce soit en format papier ou en numérique. « The Athletic » a en effet opté pour un modèle payant et compte déjà 1,2 million d’abonnés.
Mais l’intégration du site de sport pourrait aussi se révéler pesant pour les finances du groupe, « The Athletic » ne prévoyant pas d’être rentable avant au moins 2023. Le site dispose en effet d’effectifs importants (environ 600 salariés, dont 400 journalistes) qui permettent une couverture exhaustive des équipes. Ce serait ainsi la deuxième rédaction sportive du pays, derrière ESPN (détenu par Disney), et loin devant celle du « New York Times », qui compte une quarantaine de journalistes spécialisés.
Croissance externe
Les deux fondateurs de la start-up continueront à la diriger, « The Athletic » demeurant une entité autonome au sein de la New York Times Company. Ils seront toutefois placés sous la responsabilité de David Perpich, qui menait ces dernières années les activités de diversification du « Times », comme les jeux ou la cuisine. Ces activités ont joué un rôle important dans la croissance du titre (10 % des revenus au total), qui compte aujourd’hui plus de 100 millions de lecteurs enregistrés sur son site, à travers le monde.
Le « New York Times » a aussi grandi par des acquisitions externes, comme celle du service de recommandation The Wirecutter , en 2016, pour 30 millions de dollars, ou celle du producteur de podcasts Serial Productions pour 25 millions de dollars, en 2020. Avant de rejoindre le « Times », « The Athletic » avait envisagé d’autres opérations , notamment une fusion avec un autre pure-player, Axios , qui avait échoué.