L’an passé, le secteur français a bondi de 14 % par rapport à l’exercice 2019, à plus de 4,5 milliards d’euros, selon les données de GfK Market Intelligence. En tout, près de 400 millions d’ouvrages (physiques et numériques) ont été vendus l’an passé.
Les records sont faits pour être battus. L’an passé, le marché français du livre a généré un chiffre d’affaires de plus de 4,5 milliards d’euros selon les données de GfK Market Intelligence, soit un bond de 18 % par rapport à 2020 et surtout de 14 % sur deux ans. Un niveau historiquement haut et une accélération extrêmement soutenue après des années plates, oscillant entre infimes hausses et légères baisses de 1 % pour un marché tournant autour de 4 milliards d’euros.
En tout, près de 400 millions d’ouvrages (physiques et numériques) ont trouvé preneur en 2021. Concernant le format physique uniquement, le secteur du livre représente désormais 80 % du chiffre d’affaires du marché des produits culturels physiques en France. Sans ce dernier, les autres pans de ce secteur seraient en baisse de 22 % sur un an, fait valoir GfK Market Intelligence. « Mais c’est aussi parce que le jeu vidéo, la musique et la vidéo sont des marchés bien plus numérisés que le livre », nuance Benoît Pennanec’h, consultant Senior Biens Culturels Retail chez GfK Market Intelligence.
L’an passé, le pan du livre numérique (englobant ebook et livres audios) a été en baisse de 8 % par rapport à 2020, mais en hausse de 16 % sur deux ans, à 125 millions d’euros. « Cela demeure un bel élan par rapport à 2019. Les pratiques numériques s’installent puisque 30 % des Français ont lu au moins un livre numérique l’an passé », fait valoir Camille Oriot, consultante senior Livre chez GfK Market Intelligence. Reste que cela représente encore moins de 3 % du marché global du livre en valeur.
Un marché tiré par la BD
De son côté, le livre imprimé demeure la tête de proue du secteur avec 383 millions d’exemplaires neufs vendus en 2021, générant un chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros.« Le contexte général a clairement joué en faveur du livre », détaille Sandrine Vigroux, directrice Market Intelligence Biens Culturels chez GfK Market Intelligence, en référence aux difficultés à voyager ou bien à assister à certains évènements culturels.
Fait marquant : le nombre d’acheteurs a diminué, en volume, de 9 % entre septembre 2019 et septembre 2021. Ce qui signifie, en creux, que les lecteurs aguerris ont encore plus dévoré d’ouvrages lors des neuf premiers mois de l’exercice écoulé. « Les gros acheteurs ont acheté, en moyenne, deux livres supplémentaires en 2021 par rapport à 2019 », note GfK Market Intelligence.
Plus globalement, le marché du livre a été tout particulièrement porté par le marché de la BD au sens large (mangas, comics, BD jeunesse et BD de genre) qui a décollé de 50 % par rapport à 2020, à 890 millions d’euros. En volume, plus d’une BD vendue sur deux a été un manga l’an passé. Une première historique. En 2021, ce segment émarge à la deuxième place du secteur du livre avec 22 % de part de marché, s’intercalant entre les livres jeunesses (17 %) et la littérature générale (26 %) qui demeure le genre dominant.
Reste que si la BD a été le moteur de la croissance l’an passé, le secteur du livre n’aurait pas été en manque de croissance sans ce segment de marché. Sans comptabiliser la BD, l’industrie du livre aurait tout de même été en hausse de 11 % par rapport à 2019. Une année record et hors-norme à confirmer en 2022.
Jean-Philippe Behr
Pascal Lenoir
