Après une année 2021 de tous les records, le marché tourne aujourd’hui au ralenti. Et les prochains mois l’édition devra jongler avec une autre difficulté de taille: les pénuries mondiales de papier et de carton.
Dans les allées des librairies et les couloirs des maisons d’édition, les professionnels s’interrogent ces dernières semaines «Les beaux jours du livre sont-ils déjà derrière nous?»Après une année 2021 de tous les records, le marché tourne aujourd’hui au ralenti. Depuis janvier 2022, les ventes en librairie ont baissé de 10 % sur un an, selon l’Observatoire du Syndicat de la librairie française (SLF), qui suit l’activité quotidienne de plus de 400 librairies du pays.
Il faut dire que le climat anxiogène dans lequel sont plongés les Français avec la guerre en Ukraine n’aide pas. Les ventes s’étiolent depuis le début du conflit, avec une chute de – 13 % sur les trois premières semaines de mars. «L’incertitude économique et l’inflation qui accompagnent la période poussent les consommateurs à la prudence dans leurs dépenses», analyse Guillaume Husson, délégué général du SLF. Ajoutons à cela la campagne présidentielle, qui, malgré un engouement modéré de la part des Français, vient détourner un peu plus l’attention des lecteurs. «En cette période, ces derniers préfèrent se tourner vers leur téléphone, leur tablette, leur téléviseur ou la radio pour consulter les informations autour de l’actualité», analyse de son côté Pierre Dutilleul, directeur général du Syndicat national de l’édition (SNE)…