L’esprit dominant, cet ensemble de croyances, de valeurs et de discours largement acceptés dans une société, tend souvent à limiter la diversité des opinions et des points de vue. Il cherche à uniformiser les perceptions, orienter les débats publics et imposer une vision unique de la réalité, parfois en manipulant l’information.
Ce phénomène s’exprime particulièrement dans les médias de masse, où la logique de l’audience et les intérêts économiques l’emportent fréquemment sur la quête d’une vérité objective.
Trop vite, trop souvent
Malgré les apparences d’une liberté d’expression, les sociétés modernes sont confrontées à une inquiétante homogénéisation des voix dans les grands médias, notamment à la télévision et à la radio. Cette tendance, amplifiée par la rapidité des communications numériques, réduit l’espace dédié à la diversité des points de vue, simplifiant ainsi des réalités souvent complexes.
Prenons l’exemple du traitement médiatique du conflit en Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe, une quasi-unanimité domine la couverture médiatique occidentale. Si la dénonciation des exactions russes est nécessaire, les grands médias ont souvent évité d’aborder des questions cruciales telles que l’expansion de l’OTAN, les intérêts économiques régionaux ou les griefs historiques. Toute tentative de nuance est rapidement écartée, alimentant une polarisation des opinions.
De même, la gestion médiatique de la guerre au Moyen-Orient, et en particulier le massacre des palestiniens, illustre ce biais. Malgré les milliers de morts civils et le fait que des vies soient en jeu, certains médias évitent les critiques directes contre des puissances influentes, adoptant une posture prudente, voire biaisée…