Inédits, collectors, événements : état des lieux d’un secteur très concurrentiel, qui a su se renouveler en quelques années
En France, un livre vendu sur quatre est un poche. Lancé en 1953 avec la création du Livre de poche, suivi par J’ai lu en 1958, Pocket en 1962 et Folio en 1972, et beaucoup d’autres, le format a permis de mettre à la portée du plus grand nombre les classiques de la littérature et les best-sellers. Un secteur solide économiquement, mais sans surprise. Jusqu’à ces dernières années, et au renouvellement en profondeur de son image ainsi que de sa politique éditoriale et commerciale.
« Le poche est devenu plus visible et il existe davantage, parce qu’il propose beaucoup plus de nouveautés », explique Anne Assous, directrice de Folio. « Le secteur publie désormais des auteurs plus confidentiels, des premiers romans, des livres qui n’ont pas forcément rencontré un immense succès en grand format », détaille Lionel Destremeau, ancien éditeur chez Points et directeur du festival Lire en poche de Gradignan, en Gironde, qui s’est achevé le 11 octobre. « Le poche est souvent le lieu d’une seconde chance, d’autant que l’on peut faire des réajustements », explique Anne Assous. Et de citer le succès du roman de Jacky Durand Le Cahier de recettes (Stock, 2019), paru chez Folio en mars 2020 sous une nouvelle couverture et un autre titre – Les Recettes de la vie – et écoulé depuis à 50 000 exemplaires, soit dix fois plus que le grand format. Voyez aussi le cas de Melissa Da Costa, Prix des lecteurs du Livre de poche 2020, passée de 4 000 ventes en grand format à 200 000 pour Tout le bleu du ciel (Carnets Nord, 2019)…