Face à l’inquiétude, voire à l’hostilité grandissante que suscite le projet de monnaie digitale globale de Facebook, David Marcus, le patron de sa filiale services financiers Calibra s’est expliqué devant les membres de la commission bancaire du Sénat américain.
Depuis la publication le 18 juin du livre blanc qui présentait les grandes lignes de son projet de monnaie digitale Libra, Facebook et ses 27 partenaires ont essuyé des critiques et interrogations grandissantes de la part des pouvoirs publics et des différents régulateurs dans le monde entier. La semaine dernière, le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, exprimait ses «graves préoccupations» portant aussi bien sur la confidentialité des données, le blanchiment d’argent, la protection des consommateurs que le risque systémique que représenterait automatiquement une monnaie si elle était largement adoptée par les 2,4 milliards d’utilisateurs des services de Facebook. Auditionné mardi par les membres de la Commission bancaire du Sénat américain, avant ceux mercredi de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, David Marcus, le patron de Calibra, la nouvelle filiale dédiée aux services financiers créée par Facebook, a donné ses réponses aux principaux points soulevés par les élus américains.
Sur la régulation du projet Libra
Face aux menaces exprimées haut et fort par Donald Trump et son secrétaire d’État au Trésor Steven Mnuchin, Facebook prend soin de jouer les bons élèves: il respectera les règles quelles qu’elles soient. David Marcus a voulu rassurer d’emblée les sénateurs de la Commission: Libra ne sera pas lancé tant que le projet n’aura pas répondu à toutes les préoccupations des régulateurs. Le régulateur principal de l’association Libra (la fondation indépendante qui sera chargée de gérer le fonctionnement de la future monnaie), sera l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) suisse, puisque l’association a choisi de s’établir à Genève. «Nous avons des discussions préliminaires avec la FINMA et nous prévoyons de discuter avec elle d’un cadre réglementaire approprié pour l’association Libra. L’association a également l’intention de s’inscrire auprès du FinCEN (dépendant du Trésor américain, NDLR) en tant qu’entreprise de services monétaires»…