La crise liée au Covid-19 pourrait faire une première victime dans le monde médiatique. Le journal Paris-Normandie demande une procédure de liquidation judiciaire avec poursuite d’activité. Les ventes au numéro et la publicité se sont effondrés à cause du coronavirus.
La crise du Covid-19 pourrait faire très mal au journal Paris-Normandie. Depuis quelques années, on sait le journal fragile, le coronavirus pourrait asséner un nouveau coup au quotidien, qui aurait demandé une procédure de liquidation judiciaire avec poursuite d’activités. Paris-Normandie avait été placé en redressement judiciaire, puis repris par l’entrepreneur normand Jean-Louis Louvel, candidat cette année à la mairie de Rouen, mais les difficultés semblent cette fois très importantes.
Paris-Normandie continue d’être distribué dans les bar-tabacs, les kiosques et à ses abonnés, mais les ventes au numéro s’effondrent et les publicitaires n’investissent plus dans le journal. En cause, le confinement lié à la crise du Covid-19 : les lecteurs se déplacent moins et achètent moins le journal. Conséquence de cette baisse du lectorat, les publicitaires ne veulent plus investir.
Une baisse de 20% des ventes au numéro au début du confinement
Il y a deux semaines, au début du confinement, le directeur général du journal, Valéry Jimonet nous confiait que les ventes étaient déjà en baisse, environ 20% de moins pour la vente au numéro. Le journal est également passé de sept éditions régionales à une édition mutualisée.
La situation semble s’être aggravée puisque, ce vendredi 10 avril, le quotidien a lancé un appel aux lecteurs pour qu’ils s’abonnent. En effet, le journal, grâce à son imprimerie et à ses livreurs pouvait encore livrer le journal à ses plus fidèles lecteurs. Une sorte d’appel à l’aide.
Je ne voyais aucune issue aux prochains mois. »
Une source proche explique que la Régie normande de publicité (RNP) a été la première à faire une demande de liquidation, à la fin de cette semaine. Son directeur, Jean-Luc Sontag le confirme : « Je ne voyais aucune issue aux prochains mois. Et à la sortie du confinement, les annonceurs auront peut-être autre chose à faire qu’à communiquer de suite. Maintenant, on attend la décision du tribunal de commerce. »
Le journal a perdu 90% de ses revenus liés à la publicité pendant cette crise.
Jeudi 16 avril, un Comité social et économique (CSE) doit se tenir pour évoquer le cas de la SNIC, la Société normande d’information et de communication, qui concerne cette fois les journalistes.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ), via ses délégués syndicaux, explique vouloir « rester mobilisé et vigilant pour assurer la survie du journal et de ses emplois. Malgré les difficultés, nous voulons croire en l’avenir de notre journal. »
Selon le média spécialisé Arrêt sur images, une lettre informant les salariés de cette liquidation judiciaire a été envoyée ce samedi matin.
Contactée, la direction de Paris-Normandie n’a pas souhaité s’exprimer.