Le groupe Rossel a annoncé vouloir se séparer de sa rotative de Saint-Étienne-du-Rouvray pour juillet 2021. Une vingtaine d’emplois pourraient ainsi être supprimés.
Le groupe Rossel s’apprête à se séparer de l‘imprimerie du journal Paris-Normandie, basée à Saint-Étienne-du-Rouvray, dans l’agglomération de Rouen (Seine-Maritime). Le président de la Voix du Nord, Michel Nozière, et le président de Paris-Normandie, Éric Berthod l’ont annoncé aux salariés lors d’une entrevue le 17 mars 2021. « Ils nous ont dit leur intention de fermer au 1er juillet », précise Christophe Mulot, délégué syndical CGT-Filpac. Ainsi le journal Paris-Normandie serait imprimé dans la région de Lille (Nord).
Une vingtaine d’emplois menacés
L’offre de reprise acceptée par le tribunal de commerce en juin 2020, comprenait la poursuite des activités de l’imprimerie locale en passant de 33 à 17 salariés actuellement. Neuf mois plus tard, les signaux d’alerte s’affichent : baisse des ventes et effondrement de la publicité. « La période du Covid a été un facteur aggravant », reconnaît Christophe Mulot. En comptant le personnel d’entretien, une vingtaine de personnes sont menacées par cette volonté de restructuration. « Tout le monde va passer par la case Pôle emploi. On se bat pour des reclassements », indique le délégué syndical.
L’annonce devrait être officialisée lors du prochain Comité social et économique d’avril. La direction de Paris-Normandie nous a fait savoir qu’elle ne pouvait pas s’exprimer tant que les représentants du personnel n’avaient pas été officiellement informés, au risque de commettre un délit d’entrave.
Le cinquième plan social
Le 11 avril 2020, la direction du journal normand annonçait sa volonté de placer en liquidation judiciaire les deux sociétés éditrices. Un mois plus tard, trois offres de reprises étaient déposées au tribunal, dont celle de Rossel/la Voix du Nord. La CGT-Filpac avait d’ailleurs soutenu l’offre de reprise du groupe belge, ne faisant plus confiance à l’ancien propriétaire Jean-Louis Louvel.
Historiquement, le journal était imprimé en centre-ville de Rouen et du Havre, avant que le groupe Hersant ne regroupe les deux imprimeries à Déville-lès-Rouen. En 2015, l’actuelle rotative menacée a été achetée en Angleterre pour trois millions d’euros et installée à Saint-Étienne-du-Rouvray. Paris-Normandie est tiré chaque jour à 40 000 exemplaires.