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Le groupe papetier Gascogne entame une « nouvelle vie »

Au bord du gouffre en 2014, le plus gros employeur privé des Landes réorganise son capital. Le plus gros producteur de papier kraft naturel lance un programme de 330 millions d’euros.

Un investissement industriel massif et une réorganisation de l’actionnariat. Une page se tourne pour Gascogne, à la fois premier industriel et l’un des plus gros employeurs privés des Landes. « C’est une nouvelle vie qui commence », résume Dominique Coutière, président du groupe papetier depuis 2014 .

A cette époque, l’entreprise de 2.200 personnes était au bord du gouffre , écrasée par une dette de 100 millions d’euros. Dominique Coutière, fondateur de la société familiale Biolandes, acceptait de prendre les commandes et, surtout, d’en devenir l’actionnaire de référence à travers la holding Attis 2, dans laquelle entraient aussi Idia Capital Investissement (Crédit Agricole), Bpifrance et DRT, spécialiste landais de la chimie du pin maritime. Les banques abandonnaient en retour une partie de leurs créances et finançaient la transition énergétique avec une chaudière fonctionnant avec de la biomasse.

Sortie de Bpifrance

Presque une décennie après, l’entreprise a été redressée. Elle a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 460 millions d’euros. Dominique Coutière a fermé deux sites landais et taillé dans les coûts. Il a élagué la structure, remis de l’ordre dans le portefeuille des clients, réalisé des gains énergétiques grâce à sa nouvelle chaudière et parié sur la R&D, par exemple, dans le domaine des papiers techniques utilisés dans l’emballage ou l’isolation.

Le groupe doit désormais réorganiser son capital à la suite de la volonté de départ de Bpifrance et de DRT, racheté en 2020 par le suisse Firmenich. Conséquence : le capital d’Attis 2 a été modifié avec la montée en puissance de Biolandes, qui en possède désormais 49 %, aux côtés d’Idia Capital Investissement et du nouvel entrant, Crédit Mutuel Equity. « Nous ne souhaitions pas la sortie de Bpifrance à un moment ou l’on entend beaucoup parler de réindustrialisation de la France et alors que nous portons un projet vital pour notre territoire et sa forêt », insiste Dominique Coutière.

Nouvelle machine à papier

Doté d’un nouvel actionnariat, le groupe landais, qui emploie désormais 1.700 personnes dont 1.200 en France, va pouvoir lancer son très gros programme d’investissement, pour un montant de 330 millions d’euros. Les deux tiers vont être consacrés à l’achat d’une nouvelle machine à papier kraft, qui permettra de remplacer trois machines vieillissantes sur son principal site de Mimizan. « Il existe peu de projets industriels de cette ampleur et porteurs d’une telle création de valeur pour un territoire », analyse Eve Basse-Cathalinat, directrice exécutive de Crédit Mutuel Equity.

La nouvelle machine, achetée à l’autrichien Andritz, est moins consommatrice en énergie et sera capable de produire de nouveaux papiers au grammage plus fin. Elle sera installée à partir de 2024 dans un nouveau bâtiment, dont la construction va démarrer au second semestre. « Il nous faudra un an avant d’en maîtriser le fonctionnement pour la première année de production qui interviendra en 2025 », explique Dominique Coutière.

 

Lire : Les Echos du 15 avril

 

Jean-Philippe Behr

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