Après plusieurs années difficiles, le nouveau cap vers le numérique de Pearson commence à porter ses fruits. Sous l’égide d’un nouveau patron, le groupe britannique retrouve les faveurs des marchés.
Après plusieurs années difficiles, le nouveau cap numérique de Pearson commence à porter ses fruits. En 2022, le quatrième groupe mondial de l’ édition a dépassé ses propres attentes de croissance.
Mercredi, le géant britannique a fait état d’un chiffre d’affaires en hausse de 5 % en 2022 sur un an grâce à une forte demande pour ses produits d’apprentissage et tests d’anglais (+24 %). Son pôle de certificats et évaluation des compétences a aussi tiré la croissance des revenus. Quant aux profits opérationnels du groupe basé à Londres, ils sont en hausse de 11 %, à 455 millions de livres (518 millions d’euros).
Plan d’économies
Certes, cette amélioration reflète aussi des réductions de coûts. Des efforts qui devraient continuer à jouer, car, selon des annonces relayées par la presse outre-Manche, le groupe s’estime en ordre de marche pour réaliser environ 120 millions de livres d’économie cette année. Mais, surtout, après plusieurs années de baisse des revenus et une légère augmentation en 2021, Pearson retrouve le chemin de la croissance. La publication des résultats annuels complets est prévue pour le 3 mars.
De quoi donner raison a posteriori à la décision de refuser à trois reprises les avances du fonds américain Apollo qui, en mars, avait relevé une dernière fois son offre de rachat en allant jusqu’à valoriser Pearson 6,5 milliards de livres, avec une prime significative par rapport à son cours boursier de l’époque. Or, l’action Pearson a gagné plus de 50 % l’an dernier à la Bourse de Londres, et la capitalisation du groupe dépasse actuellement les 6,6 milliards de livres.
Virage numérique
Arrivé aux manettes en 2020, Andy Bird, un ancien de Disney, a notamment restructuré Pearson autour de cinq pôles et accéléré la transformation numérique en lançant en 2021 la plateforme Pearson+ à destination des étudiants américains. Il s’agit d’un service d’abonnement qui, pour 15 dollars par mois, met à disposition un catalogue de 1.500 livres et manuels scolaires ou professionnels.
Fondé en 1844, Pearson était à l’origine une entreprise de BTP. Le groupe britannique s’est maintes fois réinventé en construisant un empire de l’édition et de la presse. Pearson a été pendant près de vingt ans propriétaire des « Echos », avant le rachat par LVMH en 2007. Depuis la vente du « Financial Times » au japonais Nikkei en 2015, Pearson est sorti du secteur de la presse. En 2020, le groupe britannique a aussi acté sa sortie du groupe d’édition Penguin en cédant ses 25 % de Penguin Random House à Bertelsmann.
Pearson reste un poids lourd de l’édition. Dans le classement établi par « Livres Hebdo » et « Publishers Weekly », il occupe la quatrième place devant notamment le champion français Hachette (sixième) et juste derrière l’allemand Bertelsmann (troisième). En tête du classement, il y a deux géants de l’édition professionnelle : Relx et Thomson Reuters.
Lire : Les Echos du 19 janvier