Si aucun titre de presse n’envisage aujourd’hui de quitter la plateforme autrefois connue sous le nom de Twitter, les sujets de crispation se multiplient.
En un an, 70 % de trafic provenant de Twitter s’est évaporé chez BuzzFeed. Ce recul est de 67 % pour Reuters, 48 % pour le Washington Post, 42 % pour le Wall Street Journal, 35 % pour le New York Times… Ces chiffres, publiés par le site Digiday, sont une illustration des bouleversements à l’œuvre depuis que le réseau social à l’oiseau bleu a été repris en main par Elon Musk. Nombre des décisions du nouveau propriétaire, qui l’a rebaptisé «X» en juillet, ont en effet eu un impact direct sur l’exposition des médias traditionnels sur cette plateforme.
En France, Les Échos constatent depuis la fin mars une chute de 30 % du trafic en provenance de X. Pas de quoi alarmer le site d’informations économiques, pour lequel le réseau social pèse moins de 5 % de ses audiences. Cette part tombe même à moins de 1 % pour la majeure partie des médias interrogés par Le Figaro.
«X, c’est moins de 10.000 visites par jour pour le HuffPost, c’est extrêmement faible, tempère son directeur de la rédaction, Michaël Szadkowski. Mais tout ce qui s’y passe depuis plusieurs mois alimente nos discussions en interne: est-ce que cela vaut encore la peine de mettre des moyens sur ce réseau?» Ce discours tranche avec la relation particulière qu’ont entretenue durant quinze ans les médias avec Twitter. «Cette plateforme n’existe que par les médias et les professionnels de l’information», rappelle Bertrand Gié, directeur du pôle news du Figaro…