La crise a précipité le besoin d’intégrer des solutions innovantes dans l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation. En France, certains freins subsistent.
«Le monde entier a basculé dans l’edtech. Avec la crise, nous avons gagné de cinq à dix ans en matière de maturité de développement et d’adoption des usages.» Ces mots de Marie-Christine Levet, cofondatrice d’Educapital, le premier fonds d’investissement spécialisé dans le numérique éducatif en Europe, résume bien la situation actuelle. L’edtech désigne aujourd’hui l’ensemble des solutions technologiques au service de l’éducation et de la formation, que ce soit pour des enfants, des étudiants ou des adultes.
Méthode d’apprentissage de la lecture ou d’une langue étrangère, laboratoire d’expériences scientifiques virtuel, campus interactifs, formation en ligne… Le champ des applications est très vaste. Mais toutes ces technologies ont pour point commun d’œuvrer à un apprentissage personnalisable, innovant, engageant davantage l’apprenant. «Rien à voir avec les outils de visioconférence type Zoom, utilisés pour assurer une certaine continuité de l’enseignement pendant le confinement, mais qui n’ont jamais été pensés pour être des outils éducatifs», tranche Marie-Christine Levet.
L’année 2020 a bien été charnière pour le marché de l’edtech. Plus de 16 milliards de dollars ont été investis dans le secteur l’an dernier au niveau mondial, deux fois plus qu’en 2019. Le potentiel de ce marché est estimé à 500 milliards de dollars d’ici à 2025. En Europe, le leader Kahoot!, une plateforme éducative ludique qui permet aux professeurs de construire leurs contenus et d’utiliser quiz et jeux dans leurs classes, vaut désormais 13 milliards de dollars à la Bourse d’Oslo. Aux États-Unis, plusieurs licornes du secteur – Duolingo, Coursera – s’apprêtent à faire des entrées en Bourse remarquées cette année…