Entre les négociations exclusives et la promesse d’achat dévoilée le 24 avril, un gros mois s’est écoulé. Daniel Kretinsky, sauf retournement de situation, deviendra propriétaire d’Editis, à 100 %. De son côté, l’industrie du livre a modéré ses attaques sur l’hypothétique rapprochement avec Hachette Livre. Elle a cependant trouvé un autre cheval de bataille : Fnac, dont le milliardaire tchèque possède 25 %.
Passé à 25,03 % du capital de Fnac-Darty, Daniel Kretinsky s’est hissé au rang de premier actionnaire depuis le 23 mars. De quoi faire sortir de sa réserve le président du Syndicat national de l’édition, Vincent Montagne. Le milliardaire disposerait en effet d’une position problématique, puisqu’à la tête du « premier distributeur de livres en France », expliquait-il mi-avril. Et à ce titre, aurait accès « au secret des affaires de tous les concurrents ».
Ou pour le dire autrement, un regard sur les ventes de livres, à travers une enseigne au poids significatif. Trop pour ne pas poser question.
Pas de panique : prends une serviette
Denis Olivennes, l’homme fort de Kretinsky tâche d’éteindre les incendies : lors d’un grand oral chez Editis — alors que rien n’était encore engagé pour la cession — il plaidait en faveur de « l’équilibre général de nos métiers ». Et donnait même des gages de bonne volonté quant à la librairie indépendante : promis, pas de mauvaises intentions.
Et d’assurer, d’une part que Kretinsky « n’avait pas de projet de prise de contrôle de la Fnac », de l’autre que l’autorité française de la concurrence aurait toujours son mot à dire. « Cela ne pose pas de problème parce que l’on est en dessous des seuils d’influence déterminante. On n’a aucune influence sur la Fnac. Quand je dis on, c’est Daniel. À horizon visible de la fin du processus d’Editis, il n’y a pas de problème », poursuivait-il…