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L’année du couronnement pour le groupe d’édition Les Arènes et L’Iconoclaste

Début novembre, le quatrième roman de Jean-Baptiste Andrea, « Veiller sur elle », édité par L’Iconoclaste, s’est vu décerner le prix Goncourt. Lancées quasi conjointement à la fin des années 1990, les deux maisons d’édition jumelles ont su se faire bonne place dans l’industrie du livre.

C’est une année que personne n’oubliera dans le groupe d’édition réunissant les maisons Les Arènes et L’Iconoclaste. Début novembre, le quatrième roman de Jean-Baptiste Andrea, « Veiller sur elle », édité par L’Iconoclaste, s’est vu décerner le prix Goncourt. Un sacre augurant d’un succès commercial déjà plus que palpable (500.000 exemplaires ont été envoyés à ce jour en points de ventes) qui récompense aussi bien l’auteur qu’une aventure entrepreneuriale démarrée à la fin des années 1990 quand les deux maisons d’édition jumelles ont vu le jour quasi conjointement. Et qui a été fêté comme il se doit.

« Ce n’était pas trop germanopratin comme ambiance, on a chanté ‘on a ramené la coupe à la maison’. C’était beaucoup d’émotion », rembobine Laurent Beccaria, patron historique des Arènes qui préside en parallèle L’Iconoclaste depuis le décès, en juin, de sa femme Sophie de Sivry qui dirigeait cette maison d’édition depuis sa création. Au mitan des années 2010, celle-ci avait repositionné L’Iconoclaste – longtemps axé sur les beaux livres – sur la littérature générale. Un succès.

Jean-Baptiste Andrea (plusieurs fois primé avant le Goncourt), Maud Ventura (plus de 300.000 ventes totales avec son roman « Mon mari »), Mathieu Palain (prix Interallié 2021 avec « Ne t’arrête pas de courir »), Adeline Dieudonné (prix Renaudot des lycées en 2018 avec « La Vraie Vie »)… L’Iconoclaste a su faire émerger de nouvelles voix dans le maelstrom hyperconcurrentiel du monde littéraire et devenir un acteur qui compte.

« Je ne fais qu’assurer provisoirement la régence »

« L’Iconoclaste ne sort pas plus de 15 romans par an. On préfère être sélectif et défendre au maximum chaque ouvrage plutôt que d’en publier cinquante n’importe comment. Ce prix Goncourt, c’est le couronnement posthume de Sophie », souligne Laurent Beccaria qui ne compte pas rester indéfiniment à la tête de L’Iconoclaste. « J’ai pris la direction parce qu’une maison rivale très prestigieuse a démarché l’un de nos auteurs la veille de l’enterrement de Sophie en lui disant qu’il valait mieux partir. Il fallait envoyer un message de stabilité et le Goncourt va nous aider en ce sens. Mais je ne fais qu’assurer provisoirement la régence. »

Début 2024, la direction de L’Iconoclaste sera assurée par un quintet constitué par deux de ses filles, Alba Beccaria et Constance Beccaria (la première est éditrice à L’Iconoclaste et la seconde dirige la collection poche du groupe) qui vont devenir directrices déléguées, la secrétaire générale Adèle Leproux, la directrice littéraire Sylvie Gracia et Laurent Beccaria lui-même qui conservera la présidence.

Un chiffre d’affaires record en 2023

Aujourd’hui, les revenus du groupe d’édition sont générés, bon an, mal an, à hauteur de 25 % par L’Iconoclaste, 15 % par la collection Poche et 60 % par Les Arènes (comprenant la BD, la jeunesse et les essais) derrière les succès de librairie de l’ouvrage « La Vie secrète des arbres », ou la BD « Economix ». Cette année, le groupe va battre son record grâce au Goncourt, à près de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Employant 70 salariés, la société englobant Les Arènes et L’Iconoclaste a son propre service de diffusion. « Cela permet à cette équipe de bien connaître nos livres et de savoir les présenter aux libraires. Ce qui est clé dans notre réussite », note Laurent Beccaria, dont le groupe est distribué, depuis 2020, par Interforum, l’entité de distribution d’Editis qui possède depuis 49 % du capital.

Avant cela, le groupe avait procédé au même montage avec Madrigall (Gallimard) puis Hachette. « Nous avons le droit de racheter le capital à un prix prédéfini à l’avance, ce que nous avons déjà fait deux fois, explique Laurent Beccaria. C’est un montage peu courant mais qui marche bien pour nous. » Pas illogique quand on a pour nom L’Iconoclaste.

 

Lire : Les Echos du 11 décembre

 

Jean-Philippe Behr

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