Confrontée à l’écroulement des recettes publicitaires, du marché des annonces, et à l’arrêt de l’évènementiel, la presse d’information tire la sonnette d’alarme et réclame des mesures d’urgence à l’Etat, dans une lettre ouverte publiée mercredi dans plusieurs journaux.
« La presse d’information générale travaille aujourd’hui +à découvert+ et cela risque d’être fatal à de nombreux titres, déjà fragilisés économiquement avant la crise », prévient dans ce texte l’Alliance de la presse d’information générale (Apig), qui représente presse quotidienne nationale et régionale.
« Le soutien déterminé de l’Etat est aujourd’hui indispensable. Or aucune mesure de soutien à la presse n’a été adoptée alors que des entreprises et des secteurs menacés font légitimement l’objet de mesures spécifiques », pointe le courrier, soulignant que d’autres pays comme l’Italie ou la Grande-Bretagne ont mis en place des mesures de soutien à la presse.
L’Apig réclame comme mesures d’urgence « un crédit d’impôt pour les annonceurs, le fléchage des campagnes de communication publique et la prolongation du dispositif exceptionnel d’indemnisation du chômage partiel ».
Au-delà de l’urgence, l’organisation souhaite que le plan prévu pour la filière presse soit renforcé, avec « l’instauration d’un taux zéro de TVA, d’un cadre fiscal incitatif à la souscription d’abonnements et la mise en place d’un dispositif d’éco-contribution soutenable économiquement et industriellement ».
Ces demandes ont été relayées par le sénateur communiste Eric Bocquet dans un courrier au Premier ministre.
Selon un point d’étape publié par la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale, la presse écrite accuse une baisse de plus de 50% de ses ventes entre le mois de février et le début du mois d’avril, à laquelle s’est ajoutée l’annulation des campagnes des annonceurs (-70% sur le mois d’avril).