Énergie chère, manque d’investissements, concurrence chinoise, attractivité américaine… Le modèle de la première économie du Vieux Continent s’essouffle.
Le conseil des ministres commun ce mardi, point d’orgue de la rencontre franco-allemande, va offrir l’opportunité d’aborder les « sujets qui fâchent » entre Paris et Berlin. En clôture des trois jours de la visite d’État, le dîner au château de Meseberg sera consacré à la compétitivité, le cœur des préoccupations de l’Europe dans un monde en pleine fracturation, dominée par l’affrontement entre les États-Unis et la Chine.
Cette dislocation est un cauchemar pour l’Allemagne, qui se rêve toujours à l’avant-garde d’une économie mondialisée. D’autant que la « locomotive de l’Europe » apparaît, ces temps-ci, très ralentie, voire en panne, plombée par une croissance en berne et des prévisions maussades. Le Fonds monétaire international (FMI), dans sa dernière livraison de prévisions, le mois dernier, table sur une évolution du PIB tout juste positive cette année, à 0,2 %. La première économie du Continent se retrouve en position de lanterne rouge des grandes nations développées. Un timide rebond, à 0,8 % ou à 1 %, est attendu l’année prochaine. L’inflation élevée, à presque 6 % l’an dernier, a affaibli la demande intérieure. Les entreprises allemandes se plaignent aussi de la faiblesse de la demande étrangère, du niveau élevé des impôts, des prix de l’énergie. Mais surtout du gouvernement : « Deux années de perdues, a tancé le chef du BDI, la fédération allemande de l’industrie. Les surcapacités de la Chine, qui inonde les marchés mondiaux de produits bon marché, représentent, plus que jamais, un danger…