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« La Voix du Nord » reste sur un nombre réduit d’éditions

Le quotidien n’est revenu qu’à 15 éditions avec le déconfinement, contre vingt auparavant. Cette décision inquiète les syndicats. La direction anticipe un manque à gagner de 5,5 millions d’euros du fait de la crise sanitaire.

 

Passée, dès la mi-mars, de 20 à 4 éditions, découpant ainsi le Nord-Pas-de-Calais en quatre grandes zones, « La Voix du Nord » n’est revenue qu’à 15 éditions le 15 juin. La métropole lilloise a fait les frais de cette réduction passant de cinq à une seule édition, avec toutefois une pagination augmentée durant tout l’été sur la zone.

 

La direction du quotidien régional justifie cette décision par le fait de « continuer à protéger [leur] production pour pallier un éventuel retour du virus cet été ». La réduction du nombre d’éditions permet d’avancer les horaires de bouclage et d’étaler ceux de la distribution, évitant ainsi que les équipes ne se croisent à l’imprimerie.

 

Sur la base de plusieurs panels de lecteurs, la direction affirme que ceux-ci se sont montrés plutôt satisfaits de ce regroupement durant le confinement. Le retour aux cinq éditions de la métropole est annoncé pour fin août. Ce qui n’empêche pas les syndicats d’en douter. « Dans une hypothèse de poursuite de la réduction, la direction pourrait mettre en avant le fait que les effectifs de la rédaction métropolitaine (70 journalistes) seraient en surnombre pour ne produire qu’une édition, justifiant alors des suppressions de postes », s’inquiète le SNJ. Selon le syndicat, l’actionnaire principal – le groupe de presse belge Rossel – « est toujours à la recherche de réduction de coûts ».

La publicité peine à repartir

 

La direction se défend, elle, de vouloir réduire à terme les éditions métropolitaines. « Je ne présage pas de l’avenir, qui sera compliqué pour la presse », indique toutefois aux « Echos » Gabriel d’Harcourt, directeur général de « La Voix du Nord ».

 

Le manque à gagner en termes de ventes en kiosque et de publicité se monte, selon lui, à 4 millions d’euros sur la période du confinement. Mais il pourrait atteindre 5,5 millions au total en tenant compte de l’impact sur juin et juillet. « La publicité peine à repartir actuellement. Nous tablons sur une perte de 40 % cet été », anticipe la direction.

 

L’audience numérique du journal a, en revanche, explosé, notamment au tout début du confinement. Elle est redescendue progressivement ensuite, mais à un niveau qui reste supérieur à celui d’avant la crise. L’édition numérique a gagné 5.000 abonnés en deux mois, pour en compter 25.000 aujourd’hui. « Cette période où les gens ont eu besoin de presse accélère notre transformation numérique. Notre défi est de savoir garder ces nouveaux lecteurs », analyse Gabriel d’Harcourt.

 

Lire : Les Echos du 10 juillet

 

Jean-Philippe Behr

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