La revue trimestrielle America, qui racontait les Etats-Unis de Donald Trump sous le prisme de la littérature, publiera mercredi, jour de l’investiture de Joe Biden, son seizième et dernier numéro, épilogue d’un succès éditorial remarquable. Ce « mook » (publication à mi-chemin entre livre et revue) avait été lancé en mars 2017, au début de la présidence Trump, par le journaliste et critique littéraire François Busnel et son complice Eric Fottorino, également cofondateur de l’hebdomadaire Le 1 et de la revue Zadig. Leur idée : raconter l’ère Trump à travers de grands auteurs américains, dont Toni Morrison (marraine d’America), Paul Auster, James Ellroy, Bret Easton Ellis, Joyce Carol Oates, Margaret Atwood, et également grâce au point de vue croisé d’écrivains français ou francophones.
Une recette qui a connu un grand succès et a contribué à lancer la mode des « mooks » chez les marchands de journaux et en librairies, avec plus d’un demi-million d’exemplaires d’America écoulés au total pour ses 15 premiers numéros. Mais dès le départ, les fondateurs avaient prévu que la revue durerait le temps du premier mandat de Donald Trump, qu’il soit réélu ou battu dans les urnes en 2020. C’est donc symboliquement mercredi, jour où Joe Biden prêtera serment et s’installera à la Maison blanche, qu’America tirera sa révérence. Au sommaire de cet ultime numéro dont la pagination a été portée à 220 pages, les lecteurs découvriront un grand entretien avec Collum McCann, auteur irlandais installé à New York, un texte de J.M.G. Le Clézio, un dossier « Où va l’Amérique », ou encore une nouvelle d’Ernest Hemingway inédite en français, intitulée « La poursuite comme bonheur ».