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La rédaction de « 20 Minutes » en grève contre des suppressions d’emplois

Les journalistes du média gratuit protestent contre le projet de « six licenciements dont deux à la rédaction », dans un contexte de fragilité due à la chute du marché publicitaire.

La quasi-totalité de la rédaction du quotidien 20 Minutes s’est mise en grève, jeudi 29 avril, pour protester notamment contre des suppressions d’emplois décidées récemment par la direction du journal gratuit. « Plus de 90 % des journalistes de la rédaction », soit 71 des 77 journalistes présents jeudi, ont voté « une journée de grève pour protester contre les suppressions et non-remplacements de postes décidés de façon opportuniste et erratique par la direction ces derniers mois », expliquent les grévistes dans un communiqué. L’édition numérique du journal ne paraîtra donc pas vendredi, jour où les salariés grévistes poursuivront leur mouvement, ont-ils voté jeudi soir en assemblée générale.

Un plan de licenciement collectif prévoit « six licenciements dont deux à la rédaction » sur un total de 207 salariés, a précisé Hakima Bounemoura, déléguée syndicale CFDT, dont le syndicat soutient le mouvement, avec les élus du CSE. Contactée par l’Agence France-Presse (AFP), la direction du journal gratuit n’a pas fait de commentaires.

Quelque 80 % de la rédaction du quotidien gratuit avait voté, le 12 mars, une motion de défiance contre la direction, après l’annonce de suppressions de postes et d’un recours élargi au chômage partiel. Selon Hakima Bounemoura, la direction du journal ne pense qu’à « économiser, tailler dans les effectifs et les charges fixes sans chercher à trouver de nouvelles solutions pour essayer de rebondir ».

Le journal, filiale du quotidien régional Ouest-France et de l’éditeur de presse belge Rossel, a été fortement fragilisé par la crise sanitaire, du fait notamment de la chute du marché publicitaire. Dernière décision en date qui a cristallisé les tensions : « un déménagement du siège dans des locaux plus petits qui ne peuvent accueillir que 60 % des salariés parisiens. Alors même qu’aucun accord de télétravail n’a encore été négocié », explique la rédaction en grève. « La perspective d’un déploiement du “flex-office” inquiète fortement » et « contribue à la dégradation des conditions de travail », ajoutent les journalistes. « Le dialogue social au sein de l’entreprise est devenu complètement délétère », estiment-ils, appelant le PDG du quotidien à « ouvrir un dialogue avec les élus » sur la base de leurs revendications.

Créé en 2002, 20 Minutes s’est fortement développé sur le numérique et revendique un total de 23 millions de lecteurs par mois, dont 15 millions sur mobile, et près de 3 millions de lecteurs par jour pour ses éditions imprimées. Le média gratuit cible les actifs urbains de 15 à 49 ans, notamment dans les transports en commun et en mobilité. Sa diffusion a pâti des restrictions de déplacement liées à la crise sanitaire.

 

Lire : Le Monde du 29 avril

 

Jean-Philippe Behr

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