L’ONG de défense de l’environnement WWF lance un appel aux gouvernements pour qu’ils prennent des mesures efficaces, surtout pour les océans.
Les oiseaux retrouvés morts sur les côtes en ont l’estomac bien rempli. Les plages de Clipperton, atoll français perdu aux confins de l’océan Pacifique, pourtant inhabité, en sont recouvertes. Devenu un produit de consommation courante depuis les années 1960, le plastique a désormais envahi les océans. «Depuis les années 2000, la production a plus que doublé!», raconte Ludovic Frère Escoffier, responsable du programme «vie des océans» chez WWF-France, qui lance un véritable cri d’alarme ce mardi. «La production a atteint 396 millions de tonnes en 2016, soit 53 kg par habitant. On estime que d’ici 2030, la production va continuer de progresser pour atteindre plus de 550 millions de tonnes.» L’ONG publie un appel, à destination de tous les gouvernements, pour prendre les mesures nécessaires afin de stopper le déferlement.
«Le plastique n’est pas mauvais en soi, mais sa surabondance le rend extrêmement dangereux pour la planète, ajoute Ludovic Frère Escoffier. Depuis le prisme européen, on a l’impression que ça va un peu mieux car certains comportements commencent à changer. Mais au niveau global, la situation est pire que jamais.» Devenu indispensable dans nos vies, le plastique est omniprésent. Il protège notre alimentation, nous permet de la transporter, mais aussi sert à nous divertir. La baisse des coûts de production a accéléré sa fabrication.
Près de la moitié du plastique est utilisée pour créer des produits jetables dont la durée de vie est inférieure à trois ans. Le traitement et le recyclage des déchets sont trop marginaux pour limiter la catastrophe. Si en France, des mesures ont été prises pour en limiter l’usage (l’interdiction des sacs plastiques ou des objets à usage unique), la législation est encore très loin, selon l’ONG, d’avoir pris la mesure du problème. «Contrairement à certaines idées reçues, c’est un problème qui concerne tous les pays, analyse Ludovic Frère Escoffier. Les pays aux plus forts revenus ont un meilleur traitement des déchets, mais ce sont aussi eux qui en produisent le plus.»…
Lire Le Figaro du 5/3/19 page 13