Le groupe Smurfit Kappa doit présenter, selon la CGT, mardi 21 novembre 2023, un plan de sauvegarde des emplois de la papeterie du Pontet. Le site pourrait fermer d’ici février 2024.
La papeterie Smurfit Kappa du Pontet dans le Vaucluse est menacée de fermeture. La CGT a appris il y a quinze jours qu’une procédure de plan de sauvegarde des emplois sera lancée le mardi 21 novembre. L’avenir des 55 salariés et de leurs familles est plus qu’incertain. La direction confirme le projet de fermeture du site du Pontet
Le projet de restructuration envisagé impliquerait la fermeture du site et la réaffectation de certaines productions sur les autres sites de production en France. Il existe en effet, deux autres sites en France, celui de Saillat-sur-Vienne en Haute-Vienne et celui de Rethel dans les Ardenne. Par ailleurs, Smurfit Kappa prévoit également de rechercher un repreneur pour le site.
Les employés en sauront davantage, ce mardi 21 novembre, alors qu’un comité social et économique doit se réunir à Lyon. Selon le syndicat CGT, il s’agit de la première étape du plan de sauvegarde de l’emploi. Selon Thierry Tempier, délégué syndical CGT, « la direction évoque un site en perte de vitesse, pas assez rentable par rapport à d’autres usines modernes du groupe, le site du Pontet serait vieillissant. »
Rien n’a été fait pour éviter la fermeture selon les syndicats
Pour Julien, un autre salarié de Smurfit, tout a été mis en œuvre pour que les résultats de la papeterie du Pontet ne soient pas au rendez-vous : « c’est bien plus facile maintenant de dire que les outils sont abîmés alors qu’on nous a demandé d’abandonner le suivi de plusieurs machines« .
Le syndicat CGT rappelle que cette année, le site du Pontet était à l’arrêt durant un mois. Thierry Tempier explique : « Smurfit a choisi de ne plus commander le papier chez nous, mais auprès d’une entreprise en Italie, nous nous sommes donc retrouvés sans travail pendant un mois, il ne peut donc pas y avoir des résultats si on ne vend rien. »
Même si à ce stade, il ne s’agit que d’un projet de fermeture, dans l’entreprise personne ne croit à une autre issue. « Ils ont déjà retiré les panneaux Smurfit Kappa à l’entrée du site, c’est tout de même un signal assez étrange non ? » s’interroge Julien.
55 salariés dans l’entreprise, 55 emplois menacés
La pilule est extrêmement difficile à avaler pour les salariés. « On ne représente rien pour eux, on est de la viande pour ces gens là » déplore Stéphane, employé de maintenance chez Smurfit. « J’ai été débauché par l’entreprise il y a quelques mois seulement et là j’apprends qu’elle pourrait fermer, c’est brutal ! » poursuit-il.
La papeterie du Pontet existe depuis 102 ans, elle a ensuite été reprise par Smurfit en 1994. Plusieurs familles du secteur y travaillent insiste Julien : « il y a beaucoup de gens qui accusent le coup, certains ici ne sont jamais sortis de la papeterie, pour eux la suite risque d’être difficile. Parfois sur ce site il peut y avoir quatre membres d’une même famille. Pour certains l’impact va être énorme« .
La direction confirme le projet de fermeture du site du Pontet
« Dans un environnement concurrentiel de plus en plus complexe, nous devons réagir sans attendre. Grâce à cette nouvelle organisation industrielle, nous pourrons optimiser les capacités de nos sites de production et continuer à investir pour répondre aux attentes d’un marché exigeant » a déclaré Jérémy Ameaux, Directeur des opérations de la papeterie du Pontet. Ce projet entrainerait la suppression de tous les postes d’ALFA soit 55 postes au total.
La Direction a également proposé aux membres du CSEC et CSEE de commencer les discussions concernant les mesures d’accompagnement social incluses dans le projet de Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE).
Philippe Hans, le DRH de Smurfit Kappa indique que « la direction entend proposer des mesures d’accompagnement à ses collaborateurs en tenant compte au plus près de leurs compétences et des caractéristiques territoriales et socio professionnelles du bassin d’emploi pour permettre à chacun de retrouver une situation professionnelle ».
Lire : France Bleu du 17 novembre