CCFI

La nouvelle année s’annonce compliquée pour le géant d’internet Webedia

Propulsé sur le devant de la scène grâce aux rachats d’Allociné, Jeuxvideo.com, et par des Youtubeurs comme Inoxtag, Squeezie et Michou, Webedia entame une année 2025 compliquée, avec de nouveaux licenciements en perspective.

Derrière les façades du grand immeuble de plusieurs étages situé entre Neuilly-sur-Seine et Levallois-Perret, on aperçoit les petites mains qui travaillent consciencieusement à faire de Webedia le géant d’internet qu’il est devenu en à peine quelques années. Fruit du rachat de sites importants, dont Allociné, 750grammes ou encore Jeuxvideo.com, l’entreprise spécialisée dans la publicité et la production de contenu s’engage néanmoins dans un début d’année difficile.

Cédric Siré, le directeur général de Webedia, a quitté l’entreprise, annonce L’Informé, une information confirmée par Tech&Co.

Un départ « contraint » du DG

Un départ surprise – « contraint » assurent plusieurs salariés proches du dossier – et qui ne serait « que le début ». Car depuis l’annonce de Fimalac, son propriétaire, d’une mise en vente en juin 2022, Webedia n’a pas trouvé preneur, au point que Marc Ladreit de Lacharrière, le milliardaire à la tête de la holding, a jeté l’éponge face à des offres jugées insuffisantes.

Les difficultés pour Webedia ne datent pourtant pas d’hier : l’entreprise souvent décrite comme une « licorne » par son propriétaire perd de l’argent. Dans les derniers comptes connus, Webedia perd de l’argent : 125 millions en 2020, 42,5 millions en 2021.

Depuis 2022, mission a été donnée aux différentes têtes pensantes de Webedia de « rhabiller la mariée », autrement dit, faire des économies là où c’est possible, afin de verdir le bilan financier. C’est pour cette même raison que Webedia a acté l’arrêt de la web-TV diffusée sur Twitch, Le Stream, en mai 2023. Mais les économies ne s’arrêtent pas là.

Selon des informations recueillies par Tech&Co, depuis l’arrivée de la holding de Bernard Arnault au capital (à hauteur de 7%) en juin 2024, Webedia aurait serré la vis sur plusieurs aspects, notamment sur le télétravail, mais également sur les ruptures conventionnelles, désormais plus les bienvenues. De nombreux postes ne seraient plus remplacés non plus depuis des mois. Des éléments dont se sont plaints plusieurs représentants des salariés auprès de la direction, qui n’a pas répondu aux sollicitations de Tech&Co.

Des licenciements attendus en 2025

Par ailleurs, après la rupture conventionnelle collective en pleine période de pandémie, et plusieurs fermetures de sites et de projets depuis 2020, Webedia se préparerait à annoncer des départs « contraints» : « On sent venir les licenciements via un plan de départ volontaire, ou quelque chose de plus sec, » regrette un représentant syndical. « On a peu de poids face à la direction car le salarié moyen est jeune et est donc peu syndiqué. »

Ce plan de départ pourrait être annoncé dans les prochaines semaines avec pour objectif pour Webedia de se recentrer sur ses marques et talents phares. Les médias « Pure » (Purecharts, Puremédias, Purepeople) pourraient être durement touchés. Jeuxvideo.com et Allociné, les deux marques stars du groupe, seraient néanmoins préservées.

La partie production de Webedia pourrait aussi être impactée, avec une volonté de davantage produire en externe : « Ça peut paraître bête, mais il est souvent moins cher de produire chez quelqu’un d’autre qu’en interne, c’est peut-être pour ça que rien ne fonctionne, » ironise un salarié.

2025 sera donc l’année de tous les défis pour Webedia et ses 30 millions de visiteurs uniques par mois, alors que l’entreprise cherche encore à faire des économies. Pour ses salariés, en revanche, tous les doutes sont permis.

Lire : BFMTV du 3 janvier

Jean-Philippe Behr

Nos partenaires

Demande d’adhésion à la CCFI

Archives

Connexion

Vous n'êtes pas connecté.

Demande d’adhésion à la CCFI