Développer le nouveau nucléaire coûtera moins cher que de parier sur une production 100% éolien et solaire, selon le gestionnaire du réseau RTE, qui publie ses conclusions ce lundi.
Voilà un rapport très attendu, qui risque de mécontenter beaucoup de monde, les antinucléaires comme les anti-énergies renouvelables. Le gestionnaire du réseau électrique, RTE, aussi en charge de la prospective, a publié ce lundi sa somme de 600 pages sur les «Futurs énergétiques 2050», commandée par le gouvernement en 2019. Le milieu du siècle paraît encore loin. Mais c’est demain dans l’énergie, où les grands investissements se chiffrent en milliards d’euros et mettent 15 ans à se concrétiser.
Afin de dessiner les avenirs possibles de la France en matière d’énergie, RTE a testé 6 scénarios allant du tout renouvelable au 50% de nucléaire en 2050. Chacun de ces scénarios a été façonné de manière à respecter l’objectif de neutralité carbone de la France au milieu du siècle. Tous ont été calibrés afin de garantir la sécurité d’approvisionnement des Français : ils sont donc certifiés sans «black-out» par RTE.
C’est demain parce qu’en 30 ans, la France doit électrifier massivement son économie afin de ne plus avoir à utiliser des énergies fossiles. Les électrons pèsent aujourd’hui 25% de l’énergie consommée en France – dont le nucléaire à lui seul 20%. Elle devra en représenter 55% en 2050. En trois décennies, le pays devra donc investir massivement dans des moyens de produire des kilowattheures bas carbone.
Course contre la montre
La France est lancée dans une course contre la montre qui restreint là encore ses possibilités. L’Union européenne a durci cet été son objectif de baisse des émissions carbone. À la fin de cette décennie, celles-ci devront avoir fondu de 40%. «Pour 2030, il faut développer les énergies renouvelables techniquement et économiquement matures et prolonger le nucléaire existant», en déduit Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RE.
RTE déconseille donc fortement de fermer de façon anticipée des réacteurs nucléaires pour réduire la place de l’atome de 70% à 50% d’ici 2035….