C’est une première mondiale qui a lieu tout près de Château-Thierry (Aisne). L’usine de Wepa Greenfield produit de la pâte à papier à partir de papiers, cartons, tissus non tissés… Ici, le recyclage, on connaît donc très bien. Mais jusque-là, c’était pour traiter 200 000 tonnes de papier par an. Désormais, la chaleur aussi est recyclée, pour une application très particulière.
La prouesse technologique se cache dans un conteneur, collé à l’immense usine. Elle a pour nom Transpac, une pompe à chaleur haute performance développée par EDF R&D et sa filiale Dalkia. Pour comprendre l’intérêt de cette installation, il faut suivre le processus industriel de l’usine. Tout commence par des ballots de cartons et papiers destinés à être recyclés. Cette matière première est hachée, triée – il faut enlever des restes de plastiques, enlever les colles, les encres… – puis mélangée à de l’eau dans d’énormes cuves, avant de passer dans un presse-pâte. Lors de ce processus mécanique, environ 70 % de l’eau est retirée. « Les 30 % restant sont séchés par un apport de chaleur, sous forme de vapeur d’eau. Jusqu’à peu, cette chaleur était obtenue uniquement par deux chaudières à gaz, de 21 tonnes chacune, générant l’essentiel de la consommation énergétique du site », explique Gérald Varlet, responsable process chez Wepa Greenfield. Une fois séchées, les feuilles « brutes » sont expédiées à des papetiers qui en font des produits finis (ramettes de papier, tissus hygiéniques…)…