La confédération européenne des industries papetières attire l’attention de la Commission européenne sur l’impact des prix de l’énergie » insupportablement élevés » sur les opérations industrielles. La CEPI réclame que les secteurs de la pâte à papier et du papier soient reconnus comme fournisseurs essentiels et soient éligibles aux aides d’État et aux livraisons préférentielles de gaz.
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» Les Européens considèrent nos produits comme des biens essentiels. Mais il s’avère difficile de les fournir et de maintenir le statu quo « , indique la CEPI dans une déclaration du 23 mars. » Notre secteur est particulièrement touché par la flambée des prix de l’énergie. Au moment de la rédaction de cet article, de nombreuses papeteries à travers l’Europe ont été contraintes d’arrêter la production ou d’introduire des temps d’arrêt temporaires (en raison de la guerre en Ukraine, NDLR). Cette situation met en péril les emplois de plus de 4 millions de personnes employées dans la chaîne de valeur forestière européenne « , lit-on encore dans la déclaration de l’association européenne.
» Les papiers de toutes sortes fabriqués à partir de pâte à papier, y compris les emballages et les produits d’hygiène essentiels, risquent de subir des perturbations « , avertit la CEPI. » Cela comprend le transport et la livraison de vivres et de produits pharmaceutiques, y compris aux populations qui en ont le plus besoin face aux multiples crises actuelles. »
Fournisseurs essentiels
Les 10 et 11 mars derniers, les dirigeants de l’Union européenne ont adopté à Versailles une déclaration sur l’agression russe contre l’Ukraine, qui appelle entre autres à protéger les infrastructures critiques. L’association demande dès lors que les secteurs de la pâte et du papier (codes NACE 17, 18 et 02.10) soient reconnus comme fournisseurs essentiels dans plusieurs chaînes de valeur européennes critiques et soient éligibles aux aides d’État et aux livraisons préférentielles de gaz. » Cela garantira la continuité des approvisionnements vitaux de la société « , justifie la CEPI. » Un plan visant à nous sevrer du gaz et du pétrole russes comme matière première pour la fabrication devrait être soutenu par les ressources nationales et européennes nécessaires. Les matériaux à base de bois sont clairement une telle ressource (…) Les pâtes et papiers et leurs dérivés ont un potentiel en tant que substituts circulaires, durables et locaux pour les matières fossiles impactées par la crise. (…) En remplaçant les matériaux à forte densité de CO2 par des produits à base de bois, nous réduisons les émissions de l’UE de 10%, soit 410 Mt d’équivalent CO2 par an « , justifie la CEPI.
Dans ce cadre, la CEPI a également adressé une lettre à Ursula Van der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Jean-Philippe Behr
