Si le Covid a accéléré les projets d’IA, les sociétés tricolores se convertissent avec lenteur, selon une étude d’IBM.
L’intelligence artificielle est depuis plusieurs années sur toutes les lèvres, mais quelle est la réalité de son adoption par les entreprises françaises et dans quelle mesure la pandémie de Covid-19 a-t-elle bouleversé la donne? Grâce à une étude menée par IBM auprès de 5 500 entreprises de toutes tailles et tous secteurs dans le monde entier, il est possible de quantifier et comparer certaines évolutions, en matière d’investissements, d’usages ou de freins.
En France, un peu moins d’une entreprise sur quatre déclare avoir massivement déployé une technologie d’intelligence artificielle comme partie intégrante de son business. Une proportion qui devrait rapidement progresser dans les douze prochains mois puisque 37 % sont en train d’explorer sérieusement le sujet. La crise du Covid-19 a été un facteur d’accélération net, avec 30 % des entreprises qui reconnaissent avoir déployé plus rapidement leurs projets d’IA en raison de la pandémie. Elles sont motivées par les gains attendus en termes de productivité, d’amélioration de l’efficience de leurs processus et de réduction des coûts.
Barrières à l’entrée
Les entreprises françaises restent cependant davantage le pied sur le frein si l’on compare avec le chiffre au niveau mondial, où 43 % des entreprises sont en train d’accélérer. «Cet écart important est un peu inquiétant car il laisse craindre que les entreprises françaises n’ont pas pleinement saisi l’enjeu de l’accélération de la digitalisation sur un sujet aussi important pour leur avenir» regrette Jean Philippe Desbiolles, vice-président mondial sur les données et l’intelligence artificielle chez IBM. La comparaison est encore plus saisissante avec la Chine, où trois quarts des sociétés accélèrent ou l’Inde (53 %)…