Le groupe de presse marseillais craint les conséquences de la liquidation des sociétés de Bernard Tapie, prononcée par le tribunal de commerce de Bobigny.
Aux questions sans réponses classiques (Y aura-t-il de la neige à Noël ? Quand cesserons-nous de craindre le Covid-19 ?), les salariés de La Provence en ont ajouté une nouvelle, fin avril, qui leur est propre : quand aurons-nous un nouveau propriétaire ?
La veille du 1er mai, en effet, le tribunal de commerce de Bobigny a placé les sociétés de Bernard Tapie en liquidation judiciaire, le groupe GBT d’un côté, et la Financière et Immobilière Bernard Tapie (FIBT) de l’autre ; leur vente est censée permettre à l’ancien homme d’affaires, âgé de 77 ans, de rembourser ses dettes, soit plus de 400 millions d’euros accordés en 2008 lors de l’arbitrage de son litige avec le Crédit lyonnais. Les 89 % des parts qu’il détient au capital du groupe de presse marseillais pourraient donc, le cas échéant, contribuer au règlement de la facture. Bernard Tapie a fait appel de la décision de justice, mais celui-ci n’est pas suspensif.
« Autonome »
Lors d’un CSE extraordinaire, mardi 5 mai, la direction s’est efforcée de calmer les inquiétudes : « La Provence n’est pas en sauvegarde, pas en redressement judiciaire, et pas en liquidation. Nous avons des partenaires, des clients et des prestataires, et il ne faut pas nous mettre en défaut avec une mauvaise communication. » Jean-Christophe Serfati, le PDG du groupe, ajoute : « La Provence est autonome. Elle a les moyens de son exploitation. Il n’y a pas d’inquiétude particulière à avoir. » Les ennuis de l’ancien président de l’OM et éternelle vedette locale, qui se bat contre un cancer métastasé, n’ont aucune incidence sur les aides financières accordées par l’Etat dans le cadre de la crise du Covid-19, et le paiement des salaires est assuré, insiste-t-il : « Ce qui nous occupe davantage aujourd’hui, c’est la sortie du confinement. » De dix, le nombre d’éditions quotidiennes est tombé à quatre ces dernières semaines, et des salariés ont été mis en chômage partiel.
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