D’anciens salariés CGT de Cino Del Duca viennent de publier un ouvrage retraçant leur combat social syndical jusqu’à la fermeture de l’imprimerie.
Fleuron de l’économie départementale, l’imprimerie blésoise Cino Del Duca a employé jusqu’à 540 salariés à son apogée. Pour que les Loir-et-Chériens n’oublient pas ce passé industriel, les retraités Filpac CGT de Blois avec l’Institut d’histoire sociale CGT Centre-Val de Loire viennent de publier un numéro spécial, qui sera présenté lors d’une conférence vendredi 13 mai, à 15 h, à la Bourse du travail.
« La CGT a su imposer un rapport de force » Pour récupérer des informations, un comité de rédaction s’est constitué et est allé mener des recherches aux archives départementales pendant plus d’un an, en consultant les parutions de la presse locale et nationale et en faisant appel à la mémoire des anciens. C’est tout le combat social que raconte l’organisation syndicale au cours des 46 ans d’existence de l’imprimerie qui a vu le jour en 1962 avant de s’éteindre en 2008. « Au plus fort des effectifs, la CGT, avec plus de 200 syndiqués à jour de cotisations et des scores électoraux entre 78 et 82 % du collège ouvriers, a su imposer un rapport de force permettant d’obtenir l’essentiel des revendications portées par les travailleurs », explique le comité de rédaction dans son ouvrage.
« Avec nos avantages sociaux, on nous a reproché au fil des années de ne plus être compétitifs… et d’avoir causé la fermeture de l’imprimerie. Ce cahier nous permet de rétablir l’histoire ».
Jean-Claude Henault et Gilles Chignard, anciens de chez Cino Del Duca
De leur carrière chez Cino Del Duca, Jean-Claude Henault, 80 ans, et Gilles Chignard, 72 ans, qui furent tous les deux à la photogravure, n’en gardent que de bons souvenirs : « On s’y sentait bien. Avec nos avantages sociaux, on nous a reproché au fil des années de ne plus être compétitifs… et d’avoir causé la fermeture de l’imprimerie. Ce cahier nous permet de rétablir l’histoire. Monsieur Del Duca tenait à ce que ses salariés soient bien payés et il avait du génie. Tant qu’il était là, les conflits se réglaient facilement. » Aux yeux de ces ex-salariés, le déclin est arrivé après le décès de leur patron en 1967. « En reprenant les rênes, sa femme a ensuite confié l’entreprise à des financiers qui ne recherchaient que le profit. »
L’imprimerie change tour à tour de main, rachetée en 1988 par le Britannique Robert Maxwel… puis par Québecor en 1996 jusqu’à la liquidation définitive en 2008. « Quel gâchis ! C’était l’une des plus belles imprimeries de France. On a toujours pensé qu’elle n’était pas déficitaire. On s’est battus jusqu’au bout. »
Conférence du syndicat des retraités Filpac CGT vendredi 13 mai, à 15 h, à la Bourse du travail, avenue de l’Europe, à Blois et vente de l’ouvrage sur l’imprimerie Cino Del Duca au prix de 6,50 €.
Lire : La Nouvelle République du 11 mai