Deux rapports présentés cette semaine par la mission française sur l’intelligence artificielle et l’association France Digitale, dressent un état des lieux alarmant mais porteur de pistes d’évolution, deux ans après l’émergence de l’IA générative.
L’intelligence artificielle générative (IA gen), capable de créer des contenus complexes à partir de données existantes, représente un véritable bouleversement pour les professions du livre. Malgré la signature de l’IA Act au niveau européen, auteurs et éditeurs voient leurs rôles redéfinis par des outils qui promettent des gains d’efficacité mais suscitent de profondes inquiétudes. Deux récents rapports, l’un de la mission française sur l’IA (CSPLA) et l’autre de l’association France Digitale, aboutissent à ces conclusions en demi-teintes.
Le droit d’auteur, un pilier fragilisé
« Peut-on nourrir des IA génératives par des contenus protégés par le droit d’auteur ? » s’interroge France Digitale dans son rapport, rendu public le 11 décembre. L’utilisation massive de contenus littéraires pour entraîner ces modèles repose souvent sur des pratiques de scraping, parfois effectuées sans consentement explicite des ayants droit. Cette situation expose les professionnels du livre à une érosion de leurs revenus et menace leur contrôle sur leurs propres créations.