Ces présentatrices virtuelles sont corvéables à merci, peu chères et parfois plus vraies que nature.
Le jour de son arrivée à l’antenne, la vice-présidente du groupe audiovisuel Indian Today, Kallie Purie, n’a pas tari d’éloges sur sa nouvelle recrue: «Brillante, magnifique, infatigable, elle ne vieillit pas et parle plusieurs langues.» C’était au printemps dernier. Et le premier ministre indien, Narendra Modi en personne, faisait le déplacement pour assister au lancement de Sana.
Sana? Une présentatrice d’informations à la silhouette sculpturale. Ou plutôt une intelligence artificielle (IA) montée sur stilettos, qui assure le lancement de flashs d’actu sur l’une des principales chaînes d’info en hindi du pays, Aaj Tak, propriété d’India Today. Une jeune femme presque ordinaire, lorsqu’elle met en avant dans sa biographie sur Instagram sa passion pour «le sport et les puzzles», son envie de «partager des recettes ratées». À ceci près qu’elle s’exprime en anglais aussi bien qu’en hindi et dans 75 autres langues… Sana n’est pas la seule speakerine robotisée du pays. Tout aussi virtuelles, ses consœurs Lisa – en sari marron – et Soundarya sont apparues l’une sur Odisha TV et l’autre sur Power TV. Zappez sur d’autres chaînes indiennes et vous tomberez sur Maya, Vaibhavi, Kaur…