L’imprimerie Hélio Charleroi S.A., basée à Fleurus, a annoncé ce vendredi, lors d’une réunion du conseil d’entreprise extraordinaire, son intention de faire aveu de faillite. Selon la direction de l’entreprise, cette annonce était inévitable car la continuation des activités « n’est plus viable dans les conditions de marché actuelles ». Hélio compte 180 employés.
Le secteur européen de l’imprimerie est, depuis plusieurs années, en permanente restructuration en raison d’une baisse continue des volumes d’impression, explique Hélio dans son communiqué. «Ce recul a mené à une surcapacité structurelle et à une concurrence meurtrière sur les prix, conduisant à des réorganisations, fermetures et faillites partout en Europe. » La disponibilité réduite du papier a accéléré cette spirale négative l’année dernière et entraîné une augmentation des prix. Cette hausse ne pouvait toutefois pas être répercutée sur le client, ajoute l’entreprise. « Opérant déjà dans des conditions de marché difficiles, une nouvelle réduction substantielle des volumes et une perte de commandes dans le marché de détail en 2018 ont engendré une situation intenable », poursuit la direction.
Le tribunal de l’entreprise devra désormais déclarer la faillite et nommer un ou plusieurs curateurs. La direction d’Hélio Charleroi S.A. dit comprendre l’incertitude que cette annonce suscite parmi ses employés et leurs familles.
Entreprise fermée et bloquée
Suite à l’annonce de l’aveu de faillite par la direction, tous les membres du personnel de l’imprimerie se sont réunis et ont décidé de bloquer le site de production en occupant les locaux. Le but est, pour eux, de constituer un « trésor de guerre » en protégeant les machines, le matériel et les palettes de papier de toute intervention extérieure éventuelle.
Selon le permanent CSC, Marc Moreau, l’annonce faite par la direction est une demi-surprise. L’entreprise Hélio a accumulé les pertes ces dernières années dans un secteur en pleine restructuration. « Ces derniers mois, les pertes furent même plus importantes« , ajoute Marc Moreau. Quoi qu’il en soit, les syndicats s’attendaient davantage à une restructuration ou une procédure de redressement judiciaire.
En occupant l’usine et en veillant notamment sur les stocks, les syndicats veulent mettre la pression sur la direction quant à un paiement des salaires. « Les échéances sont rapprochées, on s’attend déjà à ce que la direction aille au tribunal faire aveu de faillite début de semaine prochaine« , conclut Marc Moreau.