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Hécatombe sociale dans les médias américains

CNN va licencier 400 employés, AMC Networks réduit ses effectifs de 20 %, l’éditeur du quotidien USA Today se sépare de 200 journalistes.

Aux États-Unis, l’industrie des médias se prépare à affronter un hiver polaire. Pas une semaine ne s’écoule sans qu’un grand dirigeant du secteur vienne refroidir l’ambiance. Le marché publicitaire? Il «est actuellement très faible (…) plus faible qu’il ne l’était pendant le creux lié à la pandémie de Covid. Et en ce moment, il y a un assez gros raté de toute la saison de Noël», a alerté le PDG de Warner Bros. Discovery, David Zaslav, mi-novembre. La télévision linéaire? Elle «s’approche d’un grand précipice», expliquait en septembre le très respecté Bob Iger, avant de reprendre les rênes de la Walt Disney Company.

Le streaming vidéo, qui devait servir de planche de salut au secteur? Un puits sans fond. Au mois d’octobre, lors de ses derniers résultats, Reed Hastings, le cofondateur et PDG de Netflix assurait dans sa lettre aux actionnaires que les pertes opérationnelles cumulées de ses concurrents «pourraient dépasser largement les 10 milliards de dollars» pour cette seule année, contre un bénéfice opérationnel de 5 à 6 milliards pour son service… Service qui a toutefois supprimé 450 postes cette année.

Alors que le précipice dont parle Bob Iger «semble plus proche que nous ne le pensions», dixit l’analyste Michael Nathanson, l’industrie du divertissement se retrouve au milieu du gué. «Nous pensions que l’érosion des abonnements à la télévision par câble serait compensée par les gains du streaming. Cela n’a pas été le cas», déplore James Dolan, le président d’AMC Networks, diffuseur des séries à succès Mad Men, Walking Dead et Breaking Bad. D’un côté, une télévision traditionnelle toujours profitable mais en perte de vitesse accélérée. De l’autre, le streaming, présenté comme la solution d’avenir, mais synonyme de gouffre financier. Si le passage de relais ne se fait pas, la situation se complique. D’autant plus que l’environnement macroéconomique devient défavorable…

Lire la suite : Le Figaro du 6/12/22 page 29

Pascal Lenoir

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