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Hachette met la main sur Paperblanks, les carnets haut de gamme rivaux de Moleskine

En accélérant sur le segment de la papeterie haut de gamme, le géant français continue de se diversifier sur des marchés connexes à l’édition. Hachette va s’appuyer sur ses équipes de distribution et de diffusion pour mettre du vent dans les voiles des produits Paperblanks et tenter de rivaliser avec Moleskine, le leader mondial du secteur.

Nouveau chapitre dans l’histoire de la diversification de Hachette. Le géant français de l’édition vient de faire l’acquisition de Paperblanks, un groupe canadien créé au début des années 1990 et qui s’est érigé comme la deuxième marque mondiale de carnets, agendas, journaux et articles de papeterie haut de gamme, derrière Moleskine.

« Cette opération est dans la droite ligne de ce que fait Hachette depuis plusieurs années en se diversifiant sur des secteurs adjacents à l’édition, souligne Fabrice Bakhouche, directeur général délégué de Hachette Livre qui a investi dans de nombreuses firmes de jeux vidéo (Neon Play, Brainbow, IsCool) et de jeux de plateau (Gigamic, Hiboutatillus, Blackrock Games, etc.) ces dernières années. Les points de ventes pour la papeterie sont globalement les mêmes que pour l’édition, de même que le profil des clients. »

Partenariats avec des institutions culturelles

Les produits élaborés par la cinquantaine de salariés Paperblanks vont désormais être acheminés par les équipes de distribution et de diffusion de Hachette. L’un des gros points forts du numéro un français de l’édition qui compte bien mettre du vent dans les voiles des produits « made in Paperblanks », dont le principal marché est l’Allemagne, suivie de la France et des Etats-Unis. « Nous allons aussi multiplier les accords de licence et les partenariats avec les grandes institutions culturelles, qui sont une des forces de Paperblanks », détaille Fabrice Bakhouche.

Avant ce rachat, Hachette – propriété du groupe Lagardère, sur lequel Vivendi (Editis) s’apprête à lancer une OPA -, a procédé, ces dernières années, à quelques ballons d’essai sur ce segment de marché via les agendas et « bullet journals » conçus par ses marques Hachette Pratique et Marabout. En septembre 2020, Hachette avait aussi fait l’acquisition de la maison d’édition britannique Laurence King Publishing qui est notamment présente dans la papeterie créative.

Un marché qui a souffert de la crise sanitaire

Rentable, Paperblanks a généré un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros en 2021, soit davantage que son niveau de revenus d’avant crise, après un exercice 2020 compliqué, à l’instar de tous ses rivaux. Le secteur de la papeterie a particulièrement souffert avec la fermeture de nombreuses chaînes de magasins du livre.

A commencer par le leader Moleskine, racheté en 2016 par le groupe belge D’Ieteren (propriétaire notamment de Carglass) sur la base d’une valorisation de 500 millions d’euros. En 2020, son chiffre d’affaires annuel avait plongé de 38 % par rapport à 2019, à 102 millions, et sa rentabilité avait viré au rouge. Ce qui avait amené le groupe à se séparer de près de 150 personnes (soit 28 % des effectifs).

Lors des six premiers mois de 2021, Moleskine a commencé à redresser la barre puisque ses revenus étaient en hausse de 14,6 % sur un an, à 47 millions d’euros. Reste que le fabricant des carnets vantés par Ernest Hemingway va maintenant avoir affaire, sur de nombreux marchés, à un adversaire de taille avec Hachette-Paperblanks.

 

Lire : Les Echos du 19 janvier

 

Jean-Philippe Behr

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