Le géant américain, qui ne sera pas associé à la gouvernance du fonds, veut aider à lutter contre les fausses informations et militer pour l’éducation des utilisateurs aux médias.
Si Google est souvent l’objet de critiques, comme d’autres mastodontes des nouvelles technologies, sa contribution à certaines initiatives est forcément sujette à interprétation. Les 25 millions d’euros que la firme de Mountain View veut investir dans le nouveau Fonds européen pour les médias et l’information constituent l’une de ces initiatives. Mais Google prévient d’emblée : l’entreprise « ne sera impliquée dans aucune prise de décision ». Voyons alors les contours de son soutien au fonds et les missions de ce dernier.
Le Fonds à l’écoute des meilleures initiatives pour lutter contre la désinformation dans les médias
Créé par la Fondation Calouste Gulbenkian et l’Institut universitaire européen, le Fonds européen des médias et de l’information veut remplir une vaste mission : celle de soutenir des projets visant à renforcer les compétences numériques des citoyens de l’UE et même du Royaume-Uni, pour lutter contre la désinformation dans la zone et favoriser la vérification des news.
Dans les prochaines semaines, le fonds va s’ouvrir aux propositions d’universitaires, mais aussi à celles provenant d’organismes à but non lucratif ou d’éditeurs tous basés dans l’Union européenne, et par extension, au Royaume-Uni, en Suisse, en Islande, en Norvège, et au Liechtenstein, motivés par la lutte contre la désinformation.
Tout cet écosystème devra soutenir le développement d’initiatives et d’outils mis en place pour renforcer la culture numérique et procéder à une meilleure vérification des faits et informations dans les médias (fact-checking). Les idées gagnantes seront sélectionnées par divers comités indépendants garnis d’experts industriels et universitaires, sans aucune intervention de Google, qui se cantonne donc à un simple soutien financier. Des bourses individuelles seront aussi accordées à des étudiants, universitaires et chercheurs qui étudient ou travaillent sur ces thématiques.
Google appelle d’autres acteurs du numérique à contribuer
L’engagement de Google, 25 millions d’euros sur cinq ans, consiste à soutenir les trois principaux défis que le fonds souhaite relever. « Notre objectif est de faire en sorte que vous et votre famille obteniez les informations que vous souhaitez, les réponses dont vous avez besoin et la justesse que vous méritez », a déclaré le président de Google pour l’Europe, Matt Brittin.
La société californienne est la première à contribuer financièrement au Fonds européen des médias et de l’information. Elle invite désormais d’autres organisations à s’aligner sur son engagement, pour répondre à un vrai besoin des citoyens.
Selon Ipsos, seuls 9 % des Européens indiquent avoir déjà suivi une formation sur l’utilisation des médias en ligne à la dissociation des vraies et fausses news. Et Google multiplie les initiatives pour redonner confiance au public et l’aider à faire cette dissociation. On se souvient de la plateforme CrossCheck, lancée en 2017 à l’occasion de l’élection présidentielle française, sur le modèle de ce que fait par exemple Libération aujourd’hui, avec la rubrique Checknews. La firme américaine a aussi contribué à l’établissement du code de bonnes pratiques sur la désinformation de l’Union européenne, également signé par Facebook, Twitter, Mozilla, Microsoft ou encore TikTok, plus récemment.