L’année exceptionnelle de Google, porté par la publicité en ligne
Alphabet, la maison mère de Google, a publié mardi ses résultats annuels. Son bénéfice net s’établit à un impressionnant niveau de 76 milliards de dollars, soit près de la moitié des profits du CAC 40, tandis que ses ventes de publicité bondissent. Le géant californien continue à investir dans sa division cloud, qui n’est pas encore profitable.
Un temps affaibli par la crise du coronavirus, Google a engrangé des résultats record l’année dernière. Ses ventes ont progressé de près de moitié, tandis que son bénéfice net a quasiment été multiplié par deux. Ce sont surtout les ventes au détail qui tirent la demande de publicité sur Internet, un secteur dominé par Google et Facebook.
La performance de l’entreprise a été saluée par Wall Street. Ses actions ont fait un bond de 7,4 % après la fermeture de la Bourse de New York, selon l’agence Bloomberg. Depuis le début de l’année, les entreprises de la tech ont perdu du terrain en Bourse , fragilisées par la perspective d’une politique monétaire moins favorable. Google a annoncé, mardi, son intention de diviser ses actions par vingt. Ce geste, destiné aux petits investisseurs, devrait lui permettre de prolonger cette remontée.
Un bénéfice net presque doublé
La maison mère de Google, Alphabet, a engrangé un bénéfice net de 76 milliards de dollars en 2021, soit près du double de l’année dernière. Un montant impressionnant qui représente la moitié du total des profits estimés pour la même année des entreprises du CAC 40, selon le consensus Bloomberg. Ses ventes dépassent les 257 milliards de dollars en un an, soit une progression de 41 %. Ces bons résultats sont essentiellement liés à la bonne performance de Google dans la publicité.
Après une première phase d’incertitudes, la pandémie de Covid a accéléré la croissance de ce marché, qui devrait franchir les 200 milliards cette année aux Etats-Unis. Contrairement aux craintes de certains analystes, les entreprises n’ont donc pas cessé d’acheter de la publicité, malgré la crise qui frappe les chaînes d’approvisionnement mondiales. Trois entreprises de la tech, Google, Facebook et Amazon, contrôlent plus de la moitié de ce juteux marché, selon les estimations de GroupM.
Le groupe fait face à des menaces de plus en plus précises de la part des régulateurs et des autorités de la concurrence, qui dénoncent sa position dominante, à l’intersection de l’e-commerce et de la publicité en ligne. Dans une conférence avec des analystes, son PDG, Sundar Pichai, a mis en garde contre des efforts bien intentionnés qui pourraient « nuire seulement à des entreprises américaines ».
Plus de 61 milliards en trois mois
La firme californienne donne davantage de précisions sur les trois derniers mois de l’année. Pendant cette période, ses revenus publicitaires ont augmenté de 33 %. Ils s’établissent à 61,2 milliards de dollars en trois mois. Malgré les efforts de diversification du groupe, la publicité représente toujours plus de 80 % de ses revenus.
Sa filiale YouTube, en particulier, lui a rapporté 8,63 milliards de ventes au dernier trimestre. Sur l’année, son chiffre d’affaires s’élève à 28,85 milliards, rapporte le « Wall Street Journal ». Un montant légèrement en deçà des ventes de Netflix, le géant du streaming.
Le groupe s’est flatté de chiffres de fréquentation en hausse sur la plateforme, avec 15 milliards de vues par jour. Avec son application YouTube Shorts, Google est parvenu à attirer de nouveaux créateurs, a laissé entendre son PDG lors d’une conférence avec des analystes. Le groupe continue à miser sur une transformation progressive de la plateforme, qui sera de plus en plus intégrée aux efforts de Google dans l’e-commerce.
Google Cloud : la croissance avant tout
Alphabet poursuit son renforcement dans le cloud, même si sa filiale n’est toujours pas profitable. Google Cloud, qui propose une panoplie de services en ligne aux entreprises, est néanmoins parvenu à réduire ses pertes, passées de 1,2 milliard entre octobre et décembre 2020 à 890 millions l’année dernière.
Le groupe veut continuer à « investir de façon agressive dans le cloud », a expliqué la directrice financière, Ruth Porat, qui souligne les opportunités immenses du secteur. Avec 6 % du marché environ, Google Cloud reste pour l’instant loin derrière Amazon et Microsoft, qui en contrôlent respectivement 41 % et 20 %.
La priorité pour Google est donc toujours de continuer à croître, même si la rentabilité n’est pas encore au rendez-vous. « Avec le temps, la marge opérationnelle devrait profiter des effets d’échelle », espère Ruth Porat.