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Francis Esménard : « Remplacez les grands éditeurs par des éditeurs sans âme et sans désir, et c’en sera fini de l’édition… »

Il s’est battu au côté de Jérôme Lindon pour le prix unique, comme aux côtés de ses auteurs pour porter chacune de leur voix. À 87 ans, le P.-D. G. du groupe Huyghens et ancien vice-président du Syndicat national de l’édition nous raconte son odyssée du livre, soit 40 ans de découvertes et d’« artisanat », comme il dit, à la tête d’Albin Michel.

Livres Hebdo : Francis Esménard, vous êtes petit-fils du fondateur et président d’Albin Michel, un groupe éditorial fondé en 1900. Aujourd’hui, on entend dire que la spécificité d’Albin Michel serait d’avoir une sensibilité de droite. Que pensez-vous de ce qualificatif ?

Francis Esménard : Tout d’abord, je voudrais dire que le groupe Albin Michel est présent dans tous les secteurs : éducation, scolaire, jeunesse, pratique, bandes dessinées et la littérature dans son sens le plus large qui inclut, bien entendu, les sciences humaines, les sciences sociales, l’histoire, la religion, etc. Je m’exprime ici avant tout comme éditeur de littérature. Après tout, que je sache, que ce soit dans les dîners en ville ou dans les médias, c’est toujours de littérature dont on parle.

Plus spécifiquement : de Romain Rolland à Henri Barbusse, de Léon Blum à Benjamin Péret, le surréaliste ami d’André Breton, et Léon Trotski, sans oublier Marc Bloch, autant vous dire qu’on n’a pas manqué d’auteurs ancrés à gauche dans la maison. Il est bon toutefois, à mon sens, qu’une maison ait une ligne éditoriale bien établie. Ce qui lui donne la liberté nécessaire pour publier de nombreux ouvrages contraires à cette ligne. À titre personnel, je ne me cache pas d’aimer Jacques Chardonne, Michel Mohrt, Jean Raspail ou Geneviève Dormann que nous avons édités…

Lire la suite : Livres Hebdo du 7/4/24

Pascal Lenoir

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