L’offre de reprise, déposée au tribunal mixte de commerce de Fort-de-France par Xavier Niel, est soumise ce mardi aux instances représentatives du personnel. Mais le tribunal a fixé un nouveau délai, jeudi à minuit, pour que l’offre soit améliorée.
La société NJJ, holding personnel de l’homme d’affaires Xavier Niel, a déposé lundi une offre de reprise de France-Antilles, le seul quotidien de Martinique, Guadeloupe et Guyane, mis en liquidation fin janvier et qui a cessé de paraître le 1er février. Selon les premiers éléments disponibles, le projet déposé prévoit de reprendre 114 salariés sur les 235 qui étaient employés au moment de la liquidation. Sur ce total, soixante seraient repris en Guadeloupe, 48 en Martinique, et 6 en Guyane.
L’offre de reprise, déposée au tribunal mixte de commerce de Fort-de-France, sera soumise ce mardi aux instances représentatives du personnel. Mais le tribunal a fixé un nouveau délai, jeudi à minuit, pour que l’offre soit améliorée, en tenant compte notamment des remarques de l’administrateur judiciaire et des syndicats. Le tribunal de commerce doit rendre, le 10 mars à 14 heures, sa décision sur une potentielle reprise.
Le tribunal a validé le 20 février la prolongation de l’activité du groupe France-Antilles jusqu’au 10 mars, afin de permettre exceptionnellement au fondateur de Free et coactionnaire du « Monde » qui vient de racheter « Nice Matin » , de faire une offre. Le tribunal avait répondu à une requête formulée en urgence par le procureur de la République, pour laisser une chance à une reprise, alors que le journal avait été officiellement liquidé le 30 janvier. Mais les salariés n’avaient pas encore reçu leur lettre de licenciement, ce qui a permis cette procédure exceptionnelle.
Arriver à la rentabilité d’ici à deux ans
Le projet est estimé à 8 millions d’euros. NJJ met sur la table 3,5 millions, le reste provenant de financements publics et de prêts. L’Etat devrait participer via le CIRI, la cellule de Bercy qui accompagne les entreprises en difficulté.
La société NJJ prévoit de conserver une édition papier quotidienne, mais pourrait réduire sa pagination. Elle souhaite aussi renforcer l’offre numérique du journal, mais aussi développer l’activité événementielle du groupe, via l’organisation de festivals ou de concerts. L’objectif est d’arriver à la rentabilité d’ici à deux ans.
Créé en mars 1964, France-Antilles, ancienne filiale du groupe Hersant, était en redressement judiciaire depuis le 25 juin 2019 . L’ancien actionnaire du groupe, AJR Participations (société d’Aude Jacques-Ruettard, petite-fille du patron de presse Robert Hersant), avait notamment fait une offre de reprise, prévoyant de conserver 125 postes sur les 235, mais n’avait pas réussi à finaliser son plan de financement.