Le Syndicat de la librairie française (SLF), organisateur des Rencontres nationales de la librairie, a réclamé aux éditeurs une « baisse drastique de la production de livres ». La plupart des librairies, asphyxiées par un système en roue libre, aspire en effet à un peu d’air. Depuis plusieurs mois, quelques points de vente forcent le passage au sein de la foule des nouveautés, en imposant leur rythme et une trêve pas toujours bien acceptée par les distributeurs-diffuseurs.
Environ 300 nouveautés par jour. C’est le chiffre lâché par le Syndicat de la Librairie française, à l’occasion d’une conférence anticipant les principales thématiques des Rencontres nationales de la librairie. « Nous avons besoin d’une prise de conscience [des] effets non vertueux [de la surproduction] par les éditeurs, les distributeurs et les diffuseurs : une baisse drastique de la production, collective, serait très saine. Elle nous permettrait de faire notre métier d’une manière plus qualitative que quantitative », lançait Amanda Spiegel, vice-présidente du SLF et présidente de sa commission commerciale.
Le malaise de la profession est réel, mais pas vraiment récent. Depuis plusieurs années, la question de la surproduction obsède la chaine du livre, qui ne trouve pas de réponse définitive à ce dilemme. La profusion des publications serait un signe de la bonne santé du secteur, de la diversité éditoriale et de la liberté d’expression, mais elle est en réalité le fait des grands groupes éditoriaux, qui inondent le marché pour garantir la profitabilité de leur entreprise…