Régulièrement abordé, publiquement ou non, le sujet des retours constitue une préoccupation majeure des libraires. Survenant lorsqu’un ouvrage n’a pas trouvé preneur, le retour pèse sur la marge des commerçants et génère aussi des désagréments logistiques et écologiques. Et il stagne : en 2022, le taux de retour moyen reste de 18 %.
Dans l’économie de la librairie, le retour est ambivalent. D’un côté, il permet aux libraires une certaine prise de risque, en leur donnant la possibilité de renvoyer des invendus aux fournisseurs. De l’autre, il est à l’origine de coûts sociaux (notamment environnementaux, en raison des transports) et économiques.
Un taux toujours stable
Le Syndicat de la librairie française (SLF), qui met souvent la question sur la table, constate, à partir de données provenant de son Observatoire de la librairie, une stabilité des taux de retour « à environ 18 % en moyenne ». Rappelons que cet outil est constitué d’un panel de près de 450 librairies, « dont le chiffre d’affaires global représente la moitié de l’activité de la librairie indépendante », assure le SLF.
Sur les cinq dernières années, ce taux de retour n’aura que légèrement baissé en 2020 et 2021, années exceptionnelles en raison du contexte pandémique. Si les différentes librairies présentent un taux de retour entre 14,2 % et 20,9 %, en valeur, il a « tendance à diminuer plus le chiffre d’affaires du magasin est important ».
Le taux de retour le plus important concerne les ouvrages de la catégorie « Économie, gestion, droit » (24,6 %), devant les « Beaux-arts » (23,8 %) et, plus loin, la « Littérature » (19,6 %). « Pour les rayons Littérature, sciences humaines, pratique et beaux-arts, le poids des retours dépasse la part de marché » des 450 librairies de l’Observatoire, précise le SLF…