CCFI

Et si des super-IA pouvaient travailler à notre place ?

Que restera-t-il aux humains ?

Dans le film ‘Wall-E’, sorti en 2008, les humains vivent dans une sorte de monde communiste de luxe entièrement automatisé. Des robots dotés d’intelligence artificielle (IA), et qui prennent des formes merveilleusement diverses, sont chargés de tout le travail productif. Les gens grossissent, se prélassent dans des fauteuils et regardent la télévision. Le cycle de la ‘Culture’ du romancier écossais Iain M. Banks va plus loin, envisageant un monde dans lequel l’IA est devenue suffisamment puissante pour être superintelligente, fonctionnant bien au-delà de tout ce qui est aujourd’hui prévisible. Ces deux histoires sont les préférées de Jeff Bezos et d’Elon Musk, respectivement patrons d’Amazon et de Tesla. Dans le monde imaginé par Iain M. Banks, la pénurie appartient au passé et les “Mentaux”, des IA, dirigent la majeure partie de la production. Les humains se tournent vers l’art, explorent les cultures du vaste univers et s’adonnent à des plaisirs purement hédonistes.

De la science-fiction à la réalité

De telles histoires peuvent sembler farfelues. Mais les progrès rapides de l’IA générative – sur laquelle repose le chatbot populaire d’OpenAI, ChatGPT – ont amené de nombreuses personnes à les prendre plus au sérieux. Le 22 mai, les fondateurs d’OpenAI ont publié un billet de blog où ils écrivent qu’“il est concevable que dans les dix prochaines années, les systèmes d’IA dépassent le niveau de compétence des experts dans la plupart des domaines, et réalisent autant d’activités productives que l’une des plus grandes entreprises d’aujourd’hui”. L’été dernier, les prévisionnistes de Metaculus, une plateforme de prédiction en ligne très prisée des technophiles, estimaient qu’il faudrait attendre le début des années 2040 pour produire une IA à la fois susceptible de passer auprès de nous pour un être humain après une conversation de deux heures, dotée de capacités robotiques suffisantes pour assembler un modèle réduit de voiture, et capable de réussir divers autres tests cognitifs exigeants. Après une année de percées étonnantes dans le domaine de l’IA, les prévisionnistes de Metaculus estiment désormais que cette vision se produira dès le début des années 2030. D’ailleurs, l’argent ne manque pas pour la recherche. Cette année, cinq nouvelles licornes (start-up évaluées à 1 milliard de dollars ou plus) ont déjà vu le jour dans le domaine de l’IA générative.

Arriver à une IA généraliste, c’est-à-dire meilleure que les meilleurs de l’humanité dans tous les domaines, pourrait prendre plus de temps que prévu. Néanmoins, l’hypothèse toujours plus crédible d’une IA ultra-puissante soulève la question de savoir ce qu’il restera aux humains lorsqu’une telle IA existera. Deviendront-ils des gros feignants comme dans ‘Wall-E’ ? Pour apporter un début de réponse, imaginons ce qui se passerait en suivant les principes économiques…

Lire la suite : Le Nouvel Économiste du 15/6/23

Pascal Lenoir

Nos partenaires

Demande d’adhésion à la CCFI

Archives

Connexion

Vous n'êtes pas connecté.

Demande d’adhésion à la CCFI