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En France, la filière du bois défend un usage local et raisonné de la biomasse

Certains projets de centrales électriques, et notamment celui de Gardanne (Bouches-du-Rhône), sont critiqués par des associations de défense de l’environnement.

Des ressources utilisées à l’échelle locale, de manière raisonnée et efficiente. Malgré quelques projets controversés, tel celui de la centrale de Gardanne (Bouches-du-Rhône), la filière bois énergie française fait globalement un usage vertueux de la biomasse, loin du modèle des méga centrales électriques britanniques et leurs millions de tonnes de pellets (granulés de bois) importées.

A la différence d’autres pays européens, la France a fait le choix d’avoir recours au bois en priorité pour produire de la chaleur, ce qui est bien plus efficace que de produire de l’électricité – la production française étant déjà largement décarbonée. Cette chaleur renouvelable alimente notamment près de 8 millions de foyers, mais aussi 7 000 installations collectives. Pour fonctionner, celles-ci puisent essentiellement dans des ressources de proximité, l’un des critères pour obtenir des subventions.

Surtout, selon la filière, l’objectif est bien de respecter les différents usages du bois et de ne pas couper des forêts dans le seul but de les brûler. « Il est très difficilement rentable de couper des arbres simplement pour produire du bois énergie, assure Alexandre Roesch, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables (SER). On valorise d’abord le bois d’œuvre [par exemple utilisé pour les charpentes], puis le bois d’industrie pour faire des panneaux ou du papier, et on fait du bois énergie avec ce qui reste. » En France, moins de 60 % de l’accroissement naturel de la forêt est récolté chaque année.

Hausse des prélèvement « irréaliste »

Des associations s’inquiètent toutefois des objectifs gouvernementaux prévoyant une augmentation de la récolte de 12 millions de mètres cubes par an jusqu’en 2050, soit plus de 70 %. « Cette stratégie de hausse massive des prélèvements nous semble irréaliste », juge Sylvain Angerand, le fondateur de Canopée forêts vivantes. Si la feuille de route énergétique prévoit bien une hausse de la production de chaleur renouvelable, pour l’instant le secteur stagne, en raison notamment du prix peu élevé du gaz. « On n’atteindra pas les objectifs de 2023, et sans doute pas ceux de 2028 », juge Johanna Flajollet-Millan, directrice du SER chargée des filières chaleur.

Au milieu de ce paysage, un point noir vient entacher l’image du bois énergie, le projet de la centrale de Gardanne étant vivement contesté. Cette installation fait partie des quatre dernières centrales…

Lire la suite : Le Monde du 4/6/21

Pascal Lenoir

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