À l’heure où les libraires indépendants réclament une « baisse drastique de la production de livres », inutile de souligner que cette donnée est particulièrement surveillée par l’industrie. En 2023, la baisse est significative, avec 36.819 nouveautés publiées, quand 457 millions d’exemplaires ont été produits dans l’année, nouveautés et réimpressions confondues.
Depuis quelques années, une petite musique ferait son chemin dans l’édition : trop de livres seraient mis sur le marché, dans un élan productiviste assez délétère, au bout du compte, pour le secteur. « La meilleure façon de défendre la création éditoriale et les auteurs, c’est de publier moins et de permettre à tous, éditeurs, représentants, libraires de mieux s’occuper des livres en leur consacrant plus de temps et d’attention », soulignait Anne Martelle, présidente du Syndicat de la librairie française, dans nos colonnes.
Les libraires ne sont pas les seuls à se trouver débordés par le flux des nouveautés : des organisateurs d’auteurs elles-mêmes assurent que le rythme actuel place chaque ouvrage en sursis, trop rapidement remplacé sur les tables de vente. Enfin, l’aspect écologique s’impose : une production qui s’emballe va de pair avec la destruction plus fréquente de livres.
Une production en baisse
La production des éditeurs français, au rang des nouveautés comme des impressions, est en baisse en 2023, indique le Syndicat national de l’édition (SNE) dans son rapport statistique annuel. Le nombre de nouveautés est ainsi passé de 38.743 titres en 2022 à 36.819 titres en 2023, soit une baisse de 5 %. Quant à la réimpression, elle s’est appliquée à 72.760 titres en 2022 contre 67.546 titres en 2023 (- 7,2 %)…