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Écologique, innovante : cette entreprise a mis au point une méthode unique en Europe pour remplacer le plastique d’emballage

Si vous avez récemment reçu un objet fragile, il a peut-être été emballé dans de la fibre de bois. Ce matériau de rembourrage est fabriqué en Indre-et-Loire. La dernière usine européenne qui le produit est située à Couesmes, dans le nord du département.

Quel est le point commun entre une bouteille de champagne et un gorille du zoo de Beauval ? Réponse : la fibre de bois, utilisée comme emballage de protection ou comme litière pour les primates.

Cette fibre, c’est aux Fibreries de Touraine qu’elle est fabriquée. « On produit par exemple des tapis pour la filière avicole ou maraîchère », explique Thierry Nourdin, son président. « C’est comme le fil à couper le beurre, c’est hyper simple : de la fibre de bois, de la colle alimentaire et du papier kraft. »

C’était une entreprise artisanale, on en a fait une PMI

L’intérêt de ce produit ? « Vous allez prolonger la durée de vie des fruits et légumes. L’ensemble de champignons qu’ils contiennent vont migrer sur le bois au lieu de les attaquer. D’un point de vue sanitaire, c’est excellent », affirme le dirigeant.

Ingénieur de formation, Thierry Nourdin a repris l’entreprise en 2021. Créée en 1938, l’entreprise était en difficulté. Il a alors investi 5 millions d’euros pour la moderniser et l’agrandir : « C’était une entreprise artisanale, on en a fait une PMI. On a complètement changé la configuration des moyens de production », poursuit-il.

Une productivité multipliée par quatre

Chaque heure, trois tonnes de fibre sortent des lignes de production. Avec la même équipe de huit salariés, la productivité a été multipliée par quatre.

L’un des atouts de l’usine, c’est une machine unique en Europe, équipée de couteaux à dents, qui permet de transformer des bûches en fibre de bois.

3000 tonnes de bois, soit plus de 1000 stères, sont transformées chaque année. Du bois français : « On a la chance d’être dans une région de forte production de peupliers, l’une des deux plus grosses en France. Si on allait s’approvisionner à 1200 km, certes, on utiliserait du bois, mais le bilan carbone serait mauvais. »

Thierry Nourdin estime qu’à l’heure du réchauffement climatique, l’heure aux matériaux biosourcés, plutôt qu’au plastique et ses dérivés.

Les Fibreries de Touraine comptent aujourd’hui 300 clients, dont 10% en Europe, avec un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros. Prochain objectif pour l’entreprise : augmenter ses parts de marché dans le secteur du calage des objets pour les protéger pendant le transport.

Lire : France3 Centre Val de Loire, du 18 novembre

Visiter : le site des Fibreries de Touraine

Jean-Philippe Behr

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