Le distributeur de journaux Presstalis, qui avait bénéficié d’un énième plan de sauvetage il y a deux ans, doit de nouveau se restructurer et risque de devoir réduire encore ses effectifs, a déclaré vendredi le ministre de la Culture Franck Riester, sur CNews.
En mars 2018, le tribunal de commerce de Paris avait validé un plan de redressement qui a conduit à la suppression de 230 postes, soit le quart des effectifs du groupe, principal distributeur de journaux et magazines en France. L’Etat a contribué au financement de ce plan via un prêt de 90 millions d’euros sur 5 ans.
Mais le groupe (ex-NMPP) se retrouve de nouveau en difficultés depuis la fin 2019, du fait notamment de la baisse continue des ventes en kiosques, au point que l’Arcep, gendarme des télécoms et nouveau régulateur de la distribution de la presse, a dû bloquer pendant 6 mois les demandes de journaux souhaitant quitter la messagerie, afin d’éviter une hémorragie financière.
Et des discussions sont en cours, notamment sous l’égide du CIRI, la cellule de Bercy qui accompagne les entreprises en difficulté, pour trouver des solutions à cette nouvelle crise que traverse Presstalis sur fond de dissensions entre quotidiens et magazines, qui sont ses actionnaires indirects.
«Ça fait des années que cette société, Presstalis, réduit ses effectifs, se transforme, se réorganise pour baisser ses coûts. Mais effectivement ça continue de s’accentuer, la baisse de la distribution de la presse écrite», a commenté Franck Riester, interrogé sur ce dossier.
«On discute beaucoup avec les dirigeants de Presstalis, avec les actionnaires que sont les éditeurs de presse (…), pour voir de quelle manière on peut transformer encore cette entreprise pour lui permettre d’être viable économiquement, et donc permettre de continuer à assurer la distribution de la presse écrite partout en France», a-t-il ajouté.
Le ministre a évoqué de possibles nouvelles réductions d’effectifs, sans cependant confirmer des informations de presse évoquant un scénario «drastique», dans lequel plus de 700 postes sur 905 seraient supprimés.
«Il y a effectivement la nécessité de restructurer industriellement et peut-être supprimer des emplois», s’est-il contenté de commenter.
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