Réduction des impacts sur l’environnement, création d’emplois sur le territoire et renforcement de la souveraineté française, les atouts de la décarbonation sont multiples. L’Expo Innov’Climat, organisée par l’ADEME, mettra en lumière ces bénéfices lors d’un tour de France qui débutera à Bordeaux du 3 au 5 octobre 2024 et sillonnera le pays jusqu’en 2026. Une sélection de projets de décarbonation de l’industrie ayant bénéficié d’un soutien France 2030 seront présentés et les entreprises lauréates seront sur place pour échanger.
Quel est l’impact carbone du secteur industriel en France ?
L’industrie représente 20 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) et 20 % de la consommation énergétique du pays. Les deux tiers des émissions GES du secteur émanent de filières très énergivores comme la production d’acier, de ciment ou la pétrochimie. 77 % des gaz à effet de serre proviennent de la combustion d’énergies fossiles. Certaines zones géographiques, marquées par une activité industrielle intense, concentrent ces émissions : c’est le cas des Hauts-de-France, de la région Sud et des rives de la Seine ou du Rhône. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la décarbonation de l’industrie est donc une priorité, pour laquelle l’État mobilisera 5 milliards d’euros entre 2021 et 2026 dans le cadre du programme d’investissement France 2030, et qui se concrétise déjà dans de nombreux projets en France.
Vers un nouveau modèle industriel plus performant
La décarbonation de l’industrie est l’opportunité de développer un nouveau modèle industriel, plus efficace et résilient. Elle fait partie intégrante du programme France 2030, qui vise à réindustrialiser le pays et accélérer la transition écologique, avec un budget de 54 milliards d’euros sur 5 ans. Cette stratégie est soutenue par l’ADEME, qui accompagne, à date, 316 projets de décarbonation pour un budget total de 570 millions d’euros. L’objectif : diviser par 2 les émissions de gaz à effet de serre du secteur industriel à horizon 2030. Plusieurs leviers complémentaires doivent être actionnés pour atteindre cet objectif :
- L’optimisation de la performance énergétique (efficacité énergétique, récupération de chaleur fatale, électrification des procédés…) et la sobriété énergétique ;
- Le développement de technologies et process qui réduisent l’impact sur l’environnement (hydrogène bas carbone, biomasse, électrification…) ;
- L’utilisation de matières premières plus efficaces ainsi que l’incorporation de matière recyclée (ferrailles, calcin…) et/ou la substitution par des matières moins émettrices (matériaux biosourcés, hydrogène, argiles calcinées…) ;
- Le recours aux énergies renouvelables pour remplacer les combustibles fossiles (biomasse, géothermie, solaire…) ;
- Le déploiement de solutions de capture, stockage et valorisation du CO2 sur les émissions résiduelles lorsqu’une décarbonation complète ne peut être atteinte avec les leviers précédents.
À terme, ce nouveau modèle industriel doit permettre à la France de gagner en compétitivité et de se distinguer par une approche environnementale forte et exigeante. C’est aussi un moyen de retrouver une souveraineté industrielle sur des secteurs stratégiques, comme l’énergie, le bâtiment, le textile, l’industrie lourde… La décarbonation de l’industrie va d’ailleurs permettre de créer des emplois non délocalisables sur le territoire français. D’après les projections de l’ADEME, la transition écologique (dans son ensemble) pourrait créer 1 million d’emplois en France d’ici 2050, dont 30 000 dans le secteur de l’énergie et 196 000 dans la construction. L’Expo Innov’Climat mettra en lumière cette dynamique positive en présentant de nombreux projets soutenus par l’ADEME dans le cadre du plan d’investissement France 2030. Par ailleurs, plusieurs entreprises lauréates pourront aussi communiquer sur leurs besoins de recrutement…