Le choc sera bien plus important en 2023 qu’en 2022, les sociétés subissant alors de plein fouet le renchérissement de l’électricité et du gaz. Les aides de l’État risquent de ne pas suffire à empêcher une baissede l’activité industrielle.
À Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, ArcelorMittal a mis à l’arrêt un de ses deux hauts-fourneaux. La raison: «Le ralentissement de la demande d’acier et l’impact des prix de l’énergie.» À Dunkerque, dans le Nord, la plus grande aluminerie d’Europe a décidé de réduire sa production de 22 %. À Arques, dans le Pas-de-Calais, Arc International éteindra quatre à six fours, sur les neuf que compte l’entreprise, et va utiliser ponctuellement du fioul domestique comme substitut au gaz pour passer l’hiver.
La crise de l’énergie, qui a pris une grande ampleur depuis le début de la guerre en Ukraine, en février dernier, est aujourd’hui un souci de tous les instants pour l’industrie française. Et ce que l’on voit aujourd’hui ne sont que les prémisses. «Pour l’instant, il n’y a pas de grandes conséquences car la plupart des entreprises ont des contrats qui les protégeaient en grande partie cette année», explique Philippe Contet, directeur général de la Fédération des industries mécaniques (FIM). Mais l’année 2023 sera celle de tous les dangers. «La crise sera très violente, prévient Philippe Contet. Certaines entreprises vont faire face à des hausses de leur facture de deux fois, cinq fois ou même dix fois!» Et alors que l’économie ralentit, il leur sera très difficile, voire impossible, de répercuter intégralement la hausse de leurs coûts sur leurs prix de vente. Sans compter les distorsions de concurrence. «Nous sommes face à des concurrents espagnols qui n’ont pas subi les mêmes hausses que nous», déplore Franck Perret, directeur général du groupe Elkaim, un spécialiste de l’usinage réalisant 85 millions d’euros de chiffre d’affaires dans la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie…