Déjà dans l’air du temps avant la crise sanitaire, le télétravail s’est imposé au monde de l’édition depuis mars 2020. L’heure est aujourd’hui à la formalisation des nouvelles organisations en place. Les négociations collectives vont bon train.
La généralisation forcée du télétravail ne sera pas sans conséquence sur l’organisation des éditeurs français. Les principaux groupes s’efforcent aujourd’hui de donner un cadre à l’hybridation des modes de collaboration – couplant présence dans l’entreprise et travail chez soi –, appelée à devenir la nouvelle norme. Ils engagent à ce titre des négociations collectives avec les partenaires sociaux, forts de retours d’expérience globalement positifs : « Nous avons été agréablement surpris par notre capacité à travailler de manière quasi normale dans ce contexte de télétravail généralisé », indique Renaud Lefebvre, directeur général délégué Édition France de Lefebvre Sarrut. Il est vrai que le groupe ne partait pas de zéro puisqu’il avait déjà expérimenté le télétravail en 2019 dans le contexte des grands mouvements de grèves. Il affichait un taux d’environ 25 % de télétravailleurs quand est survenu le Covid-19.
Animations en ligne et cafés virtuels
De la même manière, Hachette Livre avait engagé des discussions sur le télétravail juste avant le début de la crise sanitaire. Environ 700 salariés du groupe s’étaient portés volontaires pour l’expérimenter sur une fréquence moyenne de deux jours par mois. Le Covid-19 a changé la donne, contraignant à suspendre les négociations avec les partenaires sociaux. Celles-ci devraient reprendre au plus tard début juin en vue d’obtenir des accords dans chaque entité du groupe d’ici l’automne. « Nous avons fait le choix de ne pas nous précipiter car la période que nous traversons est riche d’enseignements sur lesquels nous comptons nous appuyer pour entamer les discussions sur de nouvelles bases », souligne Gaëtan Ruffault, directeur des ressources humaines. Hachette Livre a mené une enquête interne pour recueillir les retours d’expérience de ses collaborateurs et leur demander comment ils envisagent l’organisation future. Le groupe a aussi conduit diverses expérimentations en créant une « Digital Academy » pour aider ses collaborateurs à s’approprier les outils digitaux (webinaires, modules…) et a mis en place des animations en ligne pour les enfants. Il organise également des cafés virtuels pour entretenir la cohésion des équipes…