Des entreprises incapables de réduire leurs émissions financent des projets de reforestation.
L’objectif des négociations de la COP est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, une tâche qui se révèle parfois impossible pour certains secteurs de l’économie. D’où l’idée de la «compensation carbone», qui consiste, par exemple, à planter des hectares de forêt pour absorber les excédents d’émissions de CO2 que l’économie humaine ne pourra pas réussir à faire disparaître. Un principe aussi séduisant que contesté par de nombreux spécialistes. Mais difficile de s’en passer: la France a prévu de doubler ses «puits de carbone» naturels, comme les forêts, pour pouvoir atteindre son objectif de neutralité carbone pour 2050.
Les entreprises, de plus en plus nombreuses à chercher à atteindre également un strict équilibre entre émissions de CO2 et capacités d’absorption, se ruent sur ce marché de la compensation carbone. Celui-ci a doublé en deux ans. D’après les chiffres d’Ecosystem Marketplace, les entreprises ont financé des projets de puits de carbone évitant environ 250 millions de tonnes de CO2 cette année. C’est deux fois plus qu’en 2019, mais cela reste modeste. À raison d’un coût moyen de 3 dollars la tonne de gaz à effet de serre évitée, cela n’a représenté qu’une dépense d’environ 750 millions de dollars (655 millions d’euros). À comparer aux 19 milliards d’euros que pesait en 2020 le marché de quotas de CO2 européen…