La lecture ressemble fort à l’activité privée par excellence, souvent effectuée en solitaire ou dans des moments d’intimité privilégiés. Et pourtant : la lecture numérique, lorsqu’elle s’effectue sur des appareils connectés, peut rapidement diriger des flux de données personnelles vers une société à but commercial. Sans surprise, le Kindle d’Amazon, aussi bien en liseuse qu’en application mobile, tire un maximum de détails de chaque page tournée par le lecteur…
C’est une réalité avec laquelle il faut apprendre à vivre, et qu’il faut garder en mémoire à chaque instant : tout appareil connecté enregistre et envoie des données sur son propriétaire à la société qui l’a conçu. Une utilisatrice de l’application Kindle sur son iPhone a pu l’observer une fois de plus après avoir pris connaissance des informations qu’Amazon avait enregistré sur son historique d’usage.
Grâce à la récente loi sur les données personnelles adoptée en Californie, Kari Paul a pu demander à Amazon un envoi des informations la concernant que la société possède. Avec son historique des commandes passées auprès du géant de la vente en ligne, elle a obtenu deux tableaux Excel de plus de 20.000 lignes chacun. Dans ces documents, elle a retrouvé tous les livres des mois passés, lus sur l’application Kindle.
Aux côtés des titres, les heures auxquelles la lecture a commencé, ainsi que le temps total passé dans l’application, mais aussi les citations surlignées, les passages copiés et collés dans le bloc-notes de son téléphone, ou encore les définitions cherchées dans le dictionnaire fourni par l’application Kindle…