A la recherche de nouvelles formes de fiction et d’engagement, méfiants vis-à-vis d’un commerce apparenté aux institutions qu’ils rejettent en les jugeant élitistes et peu ouvertes sur leurs centres d’intérêt, les 15/25 ans délaissent les librairies. Des libraires et des éditeurs cherchent à relever le défi en suivant cinq pistes majeures. _ par Cécile Charonnat
Que faire ? » Désemparée devant la désaffection du public adolescent et jeune adulte, Nathalie Bertin, libraire chez Millepages jeunesse, à Vincennes, n’est pas la seule à se poser la question parmi les libraires et les éditeurs. « Le secteur est en pleine mutation et personne, pour le moment, n’a encore trouvé d’idées miracles pour faire (re)venir les 15/25 ans en librairie », reconnait Xavier d’Almeida, éditeur chez PKJ. Même si l’on peut observer des variations suivant les territoires, les offres présentées et surtout les âges, les 15/18 ans n’ayant ni le même pouvoir d’achat ni les mêmes pratiques que les 20/25 ans, le défi s’impose à tous les professionnels. « Même quand ils lisent, les jeunes viennent peu en librairie et encore moins pour la littérature, analyse Simon Roguet, de M’Lire à Laval. Et lorsque l’on vend les livres, c’est plutôt sur une demande des parents.»…